Aux yeux de la STIB, l’emplacement choisi pour le nouveau dépôt se justifie pleinement dans la mesure où il s’inscrit de manière pertinente au sein de son réseau ferré actuel.
Par contre, et c’est regrettable, jamais le tracé de ce réseau, son intégration malaisée dans le tissus urbain, ne fut-il remis en question. Au mieux, et après la réclamation des habitants, la STIB propose-t-elle, lors du renouvellement des rails, la mise en place de dispositifs permettant la réduction du bruit et des vibrations occasionnés par le passage des gros trams. A ce niveau d’ailleurs il s’indique de mettre impérativement en place les mesures maximales de protection partout où passent, en milieu densément bâti, les nouveaux trams : procédé de graissage automatique des rails + rails engainés de caoutchouc + dalles flottantes préfabriquées. C’est le prix à payer pour faire passer des trams de gros calibre dans les rues étroites de Bruxelles. Actuellement la STIB ne prévoit le remplacement des rails qu’à certains endroits extrêmement critiques (carrefour Stalle/Neerstalle, ...). Voir à ce propos l’article publié dans Le Soir du 12 janvier 2010.
ci-dessus : Un tram 3000 s’engage dans le goulet de la rue de Stalle. Le rétrécissement de la voirie à cet endroit occasionne fréquemment des accidents. Par ailleurs la proximité des poids lourds (trams, bus et camions) avec les habitations constitue une réelle nuisance tant en matière de bruit que de vibrations.
La STIB a beau afficher fièrement le caractère de Haute Qualité Environnementale donné à l’architecture du futur dépôt, force est de constater qu’au point de vue urbanistique son projet est assez pauvre. Les réclamations issues des riverains l’illustrent bien. Si certaines de ces manifestations sont d’origine NIMBY , d’autres par contre expriment un réel mal de vivre dans cet ancien quartier industriel : Les vielles chaussées et artères n’y ont pas été conçues pour accueillir l’intensité du charroi actuel (trams de gros gabarits + camions de grand tonnage + voitures innombrables, …) et encore moins l’augmentation qu’on lui destine. Le bruit, les vibrations, l’obstruction de l’espace, les accidents qu’ils occasionnent ne convient pas à l’étroitesse des voiries, aux types d’habitat qui les bordent (de qualité discutable car d’origine ouvrière).
Ci-dessus : Carrefour de Stalle/Neerstalle/Étoile : L’importance du charroi combiné au rétrécissement de la voirie occasionne de nombreux accidents ce qui explique notamment sur cette photo l’obliquité du feu de signalisation. (photo : A. Coppens)
Se résigner à concentrer et à intensifier les flux en ce lieu (par le nombre de véhicules ou par leur taille) pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’une entrée de ville, n’est pas supportable ni responsable. Il est donc du devoir des administrations régionales et communales de mettre tout en œuvre pour rendre à cette zone délaissée d’Uccle et de Forest une certaine viabilité.