Uccle n’est pas un long fleuve tranquille (UPFT)

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Bertrand CHARLIER
Chaussée de St Job 317
tél. 02 374 90 27


Focus sur quartiers : « Uccle n’est pas un long fleuve tranquille »

« Uccle n’est pas un long fleuve
tranquille » : quel étrange adage…
Certains d’entre nous pourront
faire l’analogie avec le film
d’Etienne Chatiliez, sorti dans le
courant des années 80, où la famille
Groseille croise le destin des Le
Quesnoy dans un cocasse chassé-croisé.

Pourtant le 23 août 2011 rien ne fut
comique dans les vallées uccloises :
ce matin-là un violent orage démontra
que nous allions payer un
très lourd tribut à l’incohérence
de l’aménagement du territoire de
notre Commune depuis des décennies.
Des trombes d’eau déferlèrent
des coteaux du Geleytsbeek, de
l’Ukkelbeek et du Linkebeek (alias
le Verrewinkelbeek) pour semer
en quelques minutes la désolation
dans des centaines de foyers situés
en aval. Sur le moment, nos autorités
qualifièrent les circonstances
« d’exceptionnelles » alors que les
riverains touchés par ces inondations
à répétition ne trouvaient
d’exceptionnel que leur sentiment
d’être laissés une nouvelle fois à
l’abandon face à la violence des éléments
et au déni des responsabilités…

C’est sur cette douloureuse réalité
qu’est née l’association « Uccle
n’est Pas un long Fleuve Tranquille
 » (en abrégé U.P.F.T.).


Le 20 mai 2012, les pieds dans l’eau, si pas plus …

Quelques semaines plus tard, notre
première action fut de signifier
à nos édiles communaux que la
colère grondait dans les vallées uccloises
sinistrées, et que nous voulions
voir nos responsables mettre
en priorité absolue ce dossier.
Ce jour là, des citoyens en colère
ont défilé dans les rues animées
par la traditionnelle foire aux bestiaux,
en brandissant symboliquement
seaux, torchons, raclettes
et autres slogans railleurs, alors
que le monde politique défilait …
Ce fut l’une des formules irrévérencieuses
écrite sur l’un de nos
calicots qui fut choisie comme dénomination
de ce collectif naissant.
Ce choix incarnait à la fois l’importance
du dossier à résoudre et la
nonchalance désolante avec laquelle
on avait historiquement géré cette
problématique.

UPFT a pris une place remarquée
dans les débats sur les dossiers
hydrologiques ouverts à Uccle ;
que ce soit, par exemple, par une
interpellation citoyenne lors d’une
séance du Conseil communal, ou
à l’occasion de séances de la Commission
de Concertation où nous
avons porté nos griefs et arguments.
Notre prise de parole a été ferme
et peu encline à se satisfaire de réponses
évasives et lénifiantes. Non
pas qu’être conciliant puisse nous
indisposer, mais parce que notre
association demandait avec force
qu’il soit reconnu au préalable :

  • Que les habitants des vallées
    uccloises n’étaient pas responsables
    des dégâts subits juste parce qu’ils
    avaient fait un choix personnel
    d’habiter dans une zone sensible ;
  • Que des erreurs historiques
    lourdes de conséquences avaient été
    commises et qu’elles engageaient les
    mandataires actuels à rectifier les
    approches habituelles fournies en
    termes de résolution des problèmes
    constatés ;
  • Qu’il fallait écouter et prendre
    en considération les avis émis par les
    citoyens et associations qui connaissaient
    le dossier de par leur expérience
    du terrain. Nous prônions,
    à cet égard, d’entendre les mises en
    garde et recommandations émises
    de longue date par l’ACQU.
  • Que la résolution structurelle de
    la problématique des inondations
    était un dossier prioritaire à Uccle et
    que, par conséquence, une réflexion
    globale sur la manière d’aménagement
    du territoire ucclois soit mise
    au débat.

Tout cela a-t-il été rencontré ? Pas
encore assez ; mais des avancées
ont été perçues. Citons la modification
du PPAS n° 55 St Job /
Benaerts votée lors du conseil
communal du 29 novembre
2012 et dont l’extrait suivant
indique clairement une évolution
sensible des mentalités :

« Considérant que le quartier subit
d’importantes inondations dues à
des orages dont le caractère, jusqu’à
peu qualifié d’exceptionnel, devient
récurrent, et dont l’intensité de la
violence a tendance à augmenter...
… et que ses habitants subissent ces
inondations…
 »


Le 17 septembre 2011, à la Foire de St Job, des habitants font savoir aux autorités communales qu’ils ont perdu confiance ; pourvu qu’elle revienne !

« Uccle n’est Pas un long Fleuve
Tranquille » pense que notre travail
incessant pour la reconnaissance
des enjeux liés aux problèmes
des inondations à répétition à Uccle
a participé à la prise de conscience
incontestable, formelle et officielle,
indiquée par l’extrait ci-dessus.

Lors de la même séance, la construction
d’un « bassin d’orage » sur
le terrain situé entre la rue Jean
Benaets et la chaussée de Saint
Job fut votée à l’unanimité.
Force est de reconnaître qu’ici
encore la Commune prenait une
bonne décision.

Approuvons aussi le projet de création
de noues le long de la chaussée
de St Job.

Et au moment où nous écrivons,
signalons le projet de construction
d’un énorme collecteur
– réservoir sous le bas des avenues
De Fré et Brugmann, la rue
de Stalle et le square des Héros.
La Commune commence donc à
diversifier et à « localiser » les stratégies
pour rejoindre ce principe
fondamental selon lequel les eaux
pluviales doivent être retenues et
valorisées là où elles tombent plutôt
que de les évacuer loin en aval avec
des conséquences répétitives catastrophiques.

Si l’on se réjouit de ces avancées,
nous savons aussi que les « Ucclois
inondables » n’ont que peu de raisons
d’être rassurés sur leur sort, et
qu’un énorme travail sur le terrain
et dans le changement des mentalités
reste à réaliser.

Chacun, individuellement, devra
prendre ses responsabilités pour
limiter son impact personnel sur
l’environnement et son apport
d’eau dans les vallées uccloises lors
des orages dévastateurs.

Cela ne se réalisera qu’avec une volonté
politique assumée et obstinée
de réaliser des approches novatrices.

A cette condition, les travaux
de type engineering annoncés
pour tenter de juguler les inondations
pourront aider à la résolution
de cette problématique.
Il est surtout devenu impératif de
repenser fondamentalement l’analyse
des demandes de permis de
bâtir ou de lotir en mettant au tout
premier plan l’intérêt commun et
la sécurité des biens et des habitants
menacés d’inondations.

UPFT reste donc nécessaire et mobilisé.

En avril 2013, « Uccle n’est
Pas un long Fleuve Tranquille
 » a rejoint l’Association
de Comités de Quartier Ucclois.
C’est un fait important qui s’inscrit
dans une évolution logique et
liée à la qualité historique de l’engagement
de l’ACQU qui, de longue
date, a créé un maillage associatif
dynamique à Uccle.

La légitimité des différents comités
de quartier appelle naturellement
notre adhésion à ce formidable élan
pour une citoyenneté participative.

Le plaidoyer pour une ville « eau
admise » publié dans la Lettre aux
habitants n°74 a achevé de nous
convaincre de rejoindre l’ACQU
puisque ce dossier remarquable
définit les causes du problème et
surtout propose bon nombre de
solutions structurelles appelées de
nos voeux.

UPFT se réjouit qu’un document
d’une telle qualité existe et
gage qu’il devra éclairer chacune
des futures prises de décision de
nos responsables communaux.
Nous n’aurons de cesse que de nous
y référer tout au long de nos prochaines
interventions.

UPFT relaye et approuve l’appel
lancé lors de la dernière assemblée
générale de l’ACQU, demandant de
regrouper les positions locales pour
revendiquer collectivement un aménagement
du territoire créatif et
novateur ayant comme seule priorité
la qualité de la vie dans notre
Commune.

Si cet article vous a donné envie de
soutenir ce challenge, rejoignez-nous
 ! Nous avons besoin de vous
pour construire les fondations
citoyennes et pugnaces nécessaires
à la mutation en profondeur des
logiques navrantes qui ont fait
d’Uccle, sous les orages, un long
fleuve tranquille…

Bertrand CHARLIER

Contact : 317 chaussée de Saint Job
Charlier.bertrand@skynet.be
Tel. 02 374 90 27


Le 17 septembre 2011, à la Foire de St Job Bertrand Charlier est en 1ère ligne !