Focus sur quartiers : COMITÉ DE QUARTIER CALEVOET - BOURDON

Article paru dans La Lettre aux Habitants n°76, juin 2013

Pour rappel, la Lettre aux habitants réserve désormais la plume à ses comités membres, à tour de rôle. L’objectif est d’offrir aux différents quartiers ucclois une visibilité supplémentaire en dehors des limites de leur périmètre, de faire connaitre aux autres Ucclois la portée de leurs actions.

Après vous avoir
présenté le comité de quartier
de la Vallée du Linkebeek
c’est au tour d’un quartier
voisin d’être mis en avant, en
l’occurrence le comité
Calevoet-Bourdon.

Pour l’occasion, nous avons
rencontré Didier Gosset,
président du Comité, et Jack
Lagae, membre du comité
mais également de
l’association des
Indépendants du Bourdon.

Un article parallèle
concernant Calevoet est
publié dans DeHoorn, le
journal du
Gemeenschapcentrum
Candelaershuys.

En quelques mots, qu’est ce qui a changé
dans le quartier ces 10 dernières années ?

Jack : Depuis les années 1960,
époque où la grande partie de l’ancien
hameau fut rasé, plus rien ne
s’est passé dans le quartier jusqu’il y
a environ 5 ans. C’est alors que les
projets immobiliers ont surgi de
toutes parts. Ce fut d’abord les anciennes
usinesDresse situées en face
de la gare qui furent démolies pour
faire place à un complexe résidentiel
de standing (« Les Hauts Prés »).
Depuis lors, cela n’a plus cessé. Approximativement
1500 nouveaux
logements sont progressivement en
train de sortir de terre. Je m’étonne
également du grand nombre de maisons
de repos qui se concentrent
dans notre quartier.

Cette effervescence immobilière
constitue-t-elle un problème pour
le quartier ?

Jack : C’est au niveau de la mobilité
et des écoles que l’impact des nouveaux
arrivants se ressentira probablement
le plus. Les nouveaux
logements s’adressent en grande
partie aux jeunes familles.Or, seules
deux nouvelles crèches
(sur la plaine
du Bourdon et le long de la rue du
Bourdon) constituent jusqu’à présent
les nouvelles infrastructures
scolaires prévues. Le récent Schéma
Directeur concernant le quartier et
initié par l’échevin Cools
(voir encadré en bas d’article)
se veut rassurant en faisant mention d’un nombre élevé d’établissements
scolaires. Ce n’est pourtant
que partiellement vrai,
puisqu’une part de ces établissements,
tels que le Lycée Français ou
l’école Ganenou, s’adresse à une population
sélective qui, d’ailleurs,
vient parfois de loin pour s’y rendre.
Le manque d’écoles de proximité et
la spécialisation de certaines d’entre
elles vont forcément inciter à encore
plus de déplacements.

Ceci pose d’ailleurs la question du
stationnement
, explique Didier. Il
s’agit d’un véritable casse-tête.
Théoriquement, il serait préférable
de limiter les possibilités de stationnement
en vue de décourager l’emploi
de la voiture dans le quartier, vu
sa saturation en matière de mobilité.

Le complexe de logements
construits à l’initiative de la Région
sur la Plaine du Bourdon n’a prévu,
par exemple, qu’un seul emplacement
de parking par logement, voire
un seul emplacement pour deux logements
sociaux. Or, en réalité, on
sait que l’augmentation de la population
va fatalement attirer de nouveaux
véhicules. Au moins une
voiture par ménage si pas deux ou
plus.

Certains de nos membres craignent
vraiment que l’offre insuffisante
entraîne une recrudescence du
parking sauvage.

Le quartier semble pourtant bien
desservi par les transports en commun...

Didier : Train, tram et bus : matériellement
oui. Mais la qualité du
service est loin d’être optimale, et les
connexions avec le centre de la ville
plus difficiles qu’il n’y paraît. Les
trams et les bus sont englués dans la
circulation et le chemin de fer mériterait
des fréquences plus élevées.
En outre, les véhicules sont généralement
plus que bondés aux heures
de pointe. Il faudrait également
améliorer l’inter-modalité entre les
différents moyens de transport.Une
meilleure desserte de la gare du
Moensberg par les services de la
STIB devrait par exemple être sérieusement
envisagée.

Vous disiez que les nouveaux projets
s’adressent en grande partie
aux jeunes familles.

Jack : Il me semble effectivement
que les nouveaux logements visent
avant les jeunes familles issues de la
classe moyenne. Les prix sont néanmoins
assez élevés : +/- 360.000
EUR pour un appartement 2
chambres sur la plaine du Bourdon,
je crois. Quant aux logements
« moyens »produits par la Région,
il semblerait qu’il faille débourser
+/- 800 EUR par mois pour la location
d’un appartement une
chambre. Les prix grimpent encore
lorsqu’on atteint le complexe des
« Hauts Prés ».

Les nouveaux arrivants se mélangent-
ils à la population ?

Jack : Jusqu’à présent les nouveaux
habitants arrivent au compte gouttes,
l’augmentation n’est donc
encore que peu perceptible, d’autant
plus qu’il s’agit pour la plupart de navetteurs qui quittent le quartier
en journée pour aller travailler, tout
comme le font d’ailleurs déjà un
nombre important de résidents actuels.
Le complexe des Hauts Prés,
terminé il y a +/- 3 ans, est le premier
à avoir accueilli de nouveaux
arrivants. Autant dire qu’ils ne viennent
que rarement à nos activités et
dans nos commerces, du moins aux
abords de la Plaine du Bourdon.

Peut-être pas au niveau du Bourdon,
explique Didier. Ils s’intègrent toutefois
progressivement à la vie locale
autour de la gare de Calevoet. Cette
constatation est d’ailleurs symptomatique
de la barrière qui existe
entre le haut et le bas du quartier.
Sans doute la déclivité joue-t-elle un
rôle. Il faut espérer que ce cloisonnement
s’estompera avec la densification
urbaine telle que prévue.

Espérons-le, reprend Jack, toutefois
il me semble qu’en devenant un véritable morceau
de ville, notre quartier
risque plutôt de se transformer
en quartier dortoir. Il y a quelques
années de cela, tout le monde se
connaissait ici, un peu comme dans
un village. Pour toutefois essayer
d’éviter de perdre cette convivialité,
l’Association des Indépendants du
Bourdon, dont je fais partie, compte
s’investir dans l’organisation d’activités
fédératrices telles que fêtes de
quartier, tournois de pétanque, brocantes,
etc.

En septembre de cette
année par exemple, l’association
prévoit, en collaboration avec le Gemeenschapcentrum Candelarshuys,
la mise sur pied d’un grand bal de
bienvenue à l’attention des premiers
habitants du complexe de logement
construit par la Région sur la Plaine
du Bourdon et dont le chantier sera
alors tout juste terminé.

Ci-dessus : Les nouveaux immeubles sur la Plaine
du Bourdon en construction

On compte au sein des riches espaces
verts du quartier quelques
beaux potagers. Cette activité maraîchère
peut-elle être également
considérée comme une activité fédératrice ?

Jack : C’est vrai, le quartier a le privilège
de compter quelques belles parcelles
dévolues à la culture potagère. Approximativement
la moitié des potagers
sont cultivés par des riverains.
Les autres cultivateurs viennent
pour la plupart de St Gilles avec le
tram. Il existe deux tendances : certains
cultivent bio, d’autres pas. C’est surtout le compostage qui
constitue une activité collective et
fédératrice.

Et qu’en est-il du travail effectué
par le comité de quartier ? Les habitants
sont-ils nombreux à s’y investir
 ?

Didier : Peu de volontaires jusqu’à
présent. Si l’inauguration de la promenade
verte sur la plaine du Bourdon
a attiré plus de 400 personnes il
reste néanmoins difficile d’associer
les riverains aux activités régulières
du comité. Il est vrai que ces réunions
sont souvent techniques et
peuvent ne pas paraître très
« sexy ». Les membres actifs sont
donc peu nombreux mais dynamiques.

Et puis notre comité est encore
jeune, il est donc plein de
promesses ! Si le dialogue avec la
Commune, la Région ou les opérateurs
privés n’est pas toujours évident,
le travail peut néanmoins donner
naissance à de beaux projets de
collaboration. C’est par exemple le
cas du riche projet de « Mail St
Job » : une future « allée verte »
bordant le début de la chaussée de
St Job et qui sera dotée d’un dispositif
de rétention des eaux à ciel ouvert.

Nous relayons également
régulièrement nos points de vue sur
les projets en cours, comme, pour
prendre un exemple d’actualité, le
projet de PPAS en cours d’élaboration
pour le site de l’ancienne usine
Illochroma
(voir encadré ci-dessous).

PPAS Illochroma

Juste en face de la plaine du
Bourdon, de l’autre côté de la rue
du Château d’Or, s’étend le site
de l’ancienne société Illochroma,
soit plus de 4 hectares constructibles.
La commune a décidé
d’élaborer pour cette vaste zone
un plan particulier d’affectation
du sol (PPAS) afin de mieux
pouvoir en maîtriser la reconversion
urbanistique.

Dans les
grandes lignes, le Plan vise à revitaliser
les activités productives
sur le site, à encadrer la réalisation
de futurs logements, à permettre
le maintien et le
renforcement d’équipements de
proximité, à la création d’espaces
publics conviviaux.

Le projet de PPAS – en l’occurrence
le rapport sur les incidences
environnementales – a
fait l’objet d’une première enquête
publique en ces mois
d’avril et de mai 2013. Plus d’information
ainsi que l’avis du comité
de quartier par rapport à
cette enquête publique est disponible
sur son site internet :
www.calevoet.org.

UN SCHEMA DIRECTEUR POUR CALEVOET

Dans la foulée de la création du comité de Quartier en janvier 2011 et
de la publication, en 2010, par les habitants de la plaquette« Calevoet-
Bourdon, un quartier sous pression », l’Echevin Marc Cools a finalement
décidé d’entamer l’établissement d’un schéma directeur pour cette
zone en pleine transformation.

Le schéma couvrira le territoire qui s’étend, du Nord au Sud, de la rue
de Stalle auMoensberg et d’Est enOuest, entre l’axe composé par la rue
Guillaume Herinckx, la chaussée d’Alsemberg, la rue Engeland, la rue
du Roseau et celui composé par la rueKeyembempt, la chaussée deDrogenbos
et la rue du Bourdon.

L’objectif général consiste à émettre des lignes directrices communes qui
seront censées encadrer tant l’instruction des futures demandes de permis
d’urbanisme que l’élaboration de PPAS au sein de ce vaste périmètre.

L’état des lieux et une première définition des objectifs du schéma directeur
ont été présentés aux habitants enmars 2012. Ces objectifs doivent
prochainement être accompagnés de propositions d’actions.

Face à ces belles intentions, on notera cependant qu’un Schéma directeur
n’a pas de force réglementaire et que celui-ci en particulier semble
arriver plutôt tard vu le nombre considérable de projets immobiliers
déjà en cours au sein de notre quartier.On verra bien ce qui adviendra…

UNE PETITE VISITE VOUS TENTE ? N’HÉSITEZ PAS À NOUS CONTACTER :

Comité de quartier
Calevoet-Bourdon
/ Didier Gosset
- Dieweg 20
1180 Uccle
- GSM : 0475/961357

www.calevoet.org

Ci-dessus : Réunion constitutive du Comité de Quartier en janvier 2011.
3 juillet 2013