UN METRO A UCCLE ?


EN GUISE D’INTRODUCTION A LA RENCONTRE – DEBAT ACQU DU 22 JANVIER 2019

Pourquoi écrire à nouveau sur le sujet d’un métro à Uccle quand on sait qu’en toute hypothèse cette extension ne pourrait voir le jour avant … 2040 au mieux ?

C’est parce que le problème du métro à Bruxelles est à la une des médias comme il ne l’a jamais été. Cela donne même l’impression qu’une décision a été un jour prise au niveau politique, et qu’on y réfléchit ensuite. Alors, réfléchissons sans tarder pour Uccle. Nous avons déjà abordé ce sujet (www.acqu.be Lettre aux habitants-archives, n° 89 de sept. 2016, n° 90 de déc. 2016, n° 91 de mars 2017, n° 95 de mars 2018), en laissant la parole aussi bien aux partisans qu’aux adversaires du métro.

C’est que le sujet est complexe. Quand on lit ce qui s’écrit dans les journaux et qu’on entend parler de ce problème, on se rend compte qu’il y entre parfois de la passion ou même du dogmatisme, et plus souvent encore de la méconnaissance. Or, pour comprendre l’enjeu et pour pouvoir exprimer une opinion pertinente, il faut à tout le moins saisir un maximum de facettes : coût de la construction et de l’entretien d’une ligne ? – tracé et arrêts ? – délai de construction ? – nombre d’utilisateurs ? – usage de l’espace qui sera récupéré en surface ? – possibilité d’une alternative au métro pour assurer une meilleure mobilité à Uccle ? – etc…

C’est dans cette perspective que l’ACQU a organisé le 22 janvier, à l’attention de ses seuls comités membres, une rencontre – débat au cours de laquelle l’opportunité d’une ligne de métro à Uccle a été discutée. En réalisant que Uccle est inséparable du reste de la Région, et aussi qu’il est arbitraire de se focaliser sur un seul mode de transport. Mais il fallait bien opérer un choix.

Pour nous éclairer, nous avons demandé à des experts hautement qualifiés et indépendants des décideurs de venir dire comment ils voient le problème et ensuite de répondre aux questions des membres présents. Il s’agit de :

  • André VITAL, ancien Fonctionnaire - Délégué en charge de la délivrance des permis de transport : RER, extension du métro vers Erasme, bouclage de la petite ceinture, sites propres trams- bus, itinéraires cyclistes régionaux. Il est actuellement fonctionnaire chez Beliris. Et membre d’un comité de l’ACQU !
  • Vincent CARTON, ingénieur, professeur d’Urbanisme à E.F.P. Il a été administrateur à la STIB, et ancien chef de cabinet adjoint d’une ministre fédérale de la mobilité.
  • Jean-Paul WOUTERS, ingénieur, ancien directeur Stratégie chez Bruxelles Mobilité, ancien conseiller Mobilité et Transport de deux ministres, et chargé d’étude Mobilité pour le PRDD. Et membre d’un comité de l’ACQU !

En lisant le résumé qu’ils ont eux-mêmes rédigé de leur exposé, vous constaterez qu’ils ont des approches différentes du problème. Bien que, sur certains points, ils ne semblent pas si opposés l’un à l’autre : même quand on est en faveur d’une extension du métro, on s’accorde à reconnaître que le remède à l’engorgement de la ville va prendre beaucoup plus d’années si c’est la formule du métro qui est privilégiée plutôt que celle d’une amélioration des transports publics en surface, sans compter qu’on n’a aucune garantie que l’espace récupéré en surface par la disparition de trams et bus ne va pas servir à la voiture.

Autre aspect qui a toute son importance : si on construit une extension du métro de 4 km à Uccle pour le prix de près de ? (entre 0,5 et 1 milliard € ?), à quel « report modal » peut-on s’attendre ? Quelle sera la diminution de l’usage de la voiture, ce qui est le but recherché ? Extrêmement faible ! Bien sûr, ce n’est qu’une prédiction, et peut-être faut-il doubler l’estimation, mais si même le consortium BMN qui conseille le Gouvernement mentionne pour ces 4 km un taux de 0,55 % de réduction des kilomètres parcourus en voiture pour l’ensemble de la Région, on se dit : « Tout cela pour ça ? »


Denys Ryelandt

20 janvier 2021