QUELQUES RÉFLEXIONS ...

Extrait de La Lettre aux Habitants n°77, septembre 2013

1. COMBATTRE UNE IDÉE REÇUE :
CONSTRUIRE EN VILLE POUR SAUVER
LA CAMPAGNE ?

L’étalement urbain est particulièrement néfaste pour
l’environnement et coûte très cher à la collectivité.
On est tenté de dire : tant qu’à réaliser de l’habitat,
faisons le de manière dense « en ville » et non pas
isolé « à la campagne ».

Cependant force est de
constater que la distinction entre ville et campagne
est aujourd’hui devenue très floue. Les frontières
régionales ne peuvent en tout état de cause faire
figure d’une quelconque limite entre urbanité et ruralité.
D’une part la communauté urbaine bruxelloise
dépasse très largement les frontières administratives
régionales (quasi tous les Belges vivent aujourd’hui
sur un mode urbain), et d’autre part il n’existe aucun
accord entre les trois régions du pays en matière
d’aménagement du territoire. Ce n’est pas parce
qu’on densifie à l’intérieur des frontières régionales
bruxelloises que les communes brabançonnes vont
préserver davantage les espaces verts de leurs territoires
respectifs. Du reste, le principe de densification
est aujourd’hui à Bruxelles davantage un prétexte
et un instrument de gestion pour augmenter la
capacité foncière des quelques derniers terrains disponibles
et fortement convoités.

2. LE VÉRITABLE DÉFI : DENSIFIER
INTELLIGEMMENT L’HABITAT AUTOUR
DE PÔLES STRATÉGIQUES SANS
ACCROÎTRE LA CIRCULATION
AUTOMOBILE.

Afin d’empêcher l’étalement urbain de phagocyter
les quelques zones vertes de qualité qu’il nous reste,
il convient de concentrer le développement de nos
pôles d’activité et d’habitat le plus possible autour
de sites stratégiques à fort potentiel urbain
(notamment les abords de certaines gares).

A condition de :

    • maintenir une qualité de vie proportionnée à la densification projetée (espaces publics de qualité, suffisance des infrastructures sociales et d’intérêt public, respect identitaire & patrimonial du lieu, etc.
    • maîtriser la mobilité motorisée individuelle. Il est
      clair que plus un quartier est dense et bien pourvu
      en facilités (commerces, transport public, écoles,
      institutions culturelles, etc.), plus faible sera la motorisation
      individuelle.
    • être vigilant pour qu’in fine les préjudices provoqués
      par la durée des chantiers, les pollutions, etc.
      n’annihilent pas les bénéfices et les bienfaits escomptés.
      La lourde métamorphose d’un quartier a
      trop souvent tendance à fragiliser les populations et
      les commerces préexistants.
    • conditionner les nombreux projets de constructions
      à des règles strictes en matière de mixité sociale,
      de gestion des eaux et de stationnement
      même si ceci décourageait une certaine promotion
      immobilière à Uccle.
    • réserver - là où c’est encore possible - des zones
      « non aedificandi » aux abords immédiats des gares
      uccloises en vue de ne pas hypothéquer leur éventuel
      développement en tant que pôle intermodal
      (train-tram-bus). La SNCB, qui se désintéresse des
      gares bruxelloises secondaires, à trop souvent la
      mauvaise habitude de vendre ces espaces à des investisseurs
      privés.

Lettre 77, Table des matières générale

1er septembre 2013