Préambule trams à uccle

Article paru dans la Lettre aux habitants n° 68, juin 2011.

Uccle, comme l’ensemble de la Région bruxelloise, connaît d’indéniables problèmes de mobilité. Ceux-ci, étant donné l’accroissement prévisible de la population et en particulier les nombreux nouveaux projets immobiliers en cours ou prévus sur le territoire ucclois, vont inévitablement empirer si des mesures énergiques ne sont pas prises.
Dans ce numéro, la priorité a été accordée à plusieurs projets importants concernant les transports en commun à Uccle :

 la ligne de tram 51 pour laquelle l’ACQU a, dans les deux numéros précédents de la Lettre, proposé des aménagements visant à faciliter et accélérer son parcours ucclois ;

 le projet de la STIB de la construction d’un nouveau dépôt de trams sur un terrain ucclois, situé à la limite de la commune de Forest, à proximité de la chaussée de Neerstalle ;

 l’aménagement d’une troisième voie de tram, sur l’avenue Churchill, destinée à accueillir le terminus du tram 7, ceci en vue de remplacer l’actuel terminus du rond-point Churchill, et les alternatives possibles à ce projet.

Les analyses présentées ci-dessous sont axées sur la priorité à donner aux transports en commun, et sur la volonté de prendre en compte les besoins et attentes tant des usagers de ces lignes de trams que des riverains habitant à proximité de celles-ci. Nous avons de ce fait envisagé différentes alternatives susceptibles d’améliorer l’efficience, la viabilité et la sécurité des aménagements liés au développement des lignes concernées. Certaines pourront surprendre, ou au contraire apparaître sensées. Nous voulons ici insister sur le fait que l’ACQU n’est pas un bureau d’études, et ne prétend en avoir ni les compétences ni les ressources. Notre objectif, en tant que mouvement citoyen, est d’envisager différentes alternatives d’aménagement, y compris celles rejetées par la STIB, les différentes administrations et les décideurs politiques, d’en informer les Ucclois et d’ouvrir ainsi des pistes de réflexion constructives et en concertation avec tous.

L’extension projetée de l’actuel pré-métro (trams en sous-sol) vers Schaerbeek et Evere (à l’horizon 2018) aura indirectement des conséquences négatives pour Uccle, et en particulier pour les lignes de trams 3, 4 et 51.
Ces trois lignes de tram permettent aux Ucclois de rejoindre efficacement le centre de Bruxelles (les gares du Midi et du Nord, les boulevards du centre) et le nord (Heysel, Jette). Les lignes 3, et surtout 4, sont bien connues et appréciées des Ucclois pour leur rapidité et leur fréquence élevée. Quand la prolongation souterraine du métro depuis Albert jusque Schaerbeek et Evere sera en service et utilisée exclusivement par des véhicules de type métro, comme le souhaite la STIB, nos trois lignes de tram n’auront plus accès aux tunnels. Le 3 serait remplacé par le métro jusqu’à la station Albert ; l’avenir des lignes 4 et 51 alors remis en question. Le réaménagement de ces trois lignes devra être réalisé de manière à ne pas supprimer ces trois accès directs vers le centre de la ville ; soit en maintenant la circulation des trams 3, 4 et 51 dans le tunnel, soit en prolongeant ces lignes vers le centre de la ville par des tracés alternatifs L’extension du métro vers Uccle n’est envisagée qu’à un horizon éloigné, après l’extension de ce métro vers le Nord (Schaerbeek).

Signalons ici que la prolongation du métro n’est sans doute pas la solution optimale : étant donné son coût élevé, elle serait réalisée aux dépens d’autres infrastructures, les lignes de trams et de bus. Ce métro, qui irait jusque Calevoet, ne disposerait que de 3 ou 4 arrêts sur Uccle. C’est dire qu’il ne concernerait directement qu’une petite partie de la population, habitant à proximité immédiate des points d’arrêt. Les autres usagers seraient forcés de prendre des lignes de rabattement vers les arrêts, d’où l’accroissement du temps de parcours, des ruptures de charge et attentes supplémentaires. Toute étude préalable devrait au moins conclure à ce que l’utilisation de l’infrastructure projetée atteindra les seuils minima retenus par la STIB, sans pour autant pénaliser les usagers Ucclois qui ne seraient pas riverains du tracé envisagé.

La CITYVISION, présentée par la Lettre n° 63 de mars 2010, préco- nise une solution alternative à celle du métro, basée sur une restructuration du réseau ferré actuel, plus dense et structurant, assurant des liaisons directes (donc sans ruptures de charge), des fréquences de passage plus élevées, et tout ceci pour un coût moindre ! Cette alternative aurait le mérite d’offrir aux usagers ucclois un réseau plus dense et performant.

Le groupe Mobilité