Paroles d’habitants

Article paru dans la Lettre aux habitants n° 66, décembre 2010.

Des personnes ont préféré répondre directement à nos questions, d’autres ont fait le choix de s’exprimer spontanément, nous plongeant dans le quotidien de leur vie.

  Bonjour, pour nos lecteurs, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Catherine et Philippe : Nous sommes riverains du quartier Bourdon – Calevoet depuis maintenant 4 ans.

Christian : Je suis riverain à double titre : en tant qu’habitant et en tant que patron d’une petite entreprise située dans le quartier.

  En quoi vous êtes-vous senti concerné(e) ?

Ch. : Je parcours ce quartier de long en large depuis des années, à pied, à vélo et même en voiture. J’ai pu en percevoir toutes les contradictions, l’anarchie urbaine, le charme et les horreurs.

C&P. : Face à tous les projets immobiliers en cours ou futurs, nous avons eu envie de réagir afin que notre quartier ne soit pas défiguré par les promoteurs. Nous tenons à ce que ce coin de Bruxelles reste un endroit où il fait bon vivre.

  Pourquoi avez-vous décidé d’impulser ou de rejoindre la dynamique qui est apparue dans le quartier ?

Ch. : Je suis absolument choqué par le fait que la mobilité dans le quartier soit conçue pour les gens qui le traversent, mais nullement par ceux qui y habitent. La perspective de voir édifier des centaines de nouveaux logements sans que ne soient pris en compte l’incidence sur le trafic, la biodiversité et les besoins socio-culturels est inquiétante et demande une forte mobilisation des habitants.

C&P. : En fait, nous ne voulions pas rester les bras croisés et assister passivement à la transformation du quartier et venir nous plaindre par après, quand il aurait été trop tard pour réagir.

  Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile dans cette démarche ?

C&P. : La traduction des idées et des revendications/propositions de chacun en quelque chose de concret : la brochure finale. Heureusement, l’ACQU et IEB ont été les piliers et les fils conducteurs de ce travail de longue haleine.

  Qu’est-ce qui vous a paru le plus utile dans cette démarche ?

Ch. : La rencontre des autres habitants, la création d’un tissu social de proximité.

C&P. : Les marches exploratoires ont été un excellent point de départ pour notre travail de réflexion, et nous ont permis en outre de découvrir le quartier sous un autre angle. Enfin, le fait de participer au comité de rédaction nous a permis de suivre le cheminement de tout le projet, de sa phase initiale jusqu’au produit fini : la brochure en tant que telle.

  Quel est l’élément qui vous a le plus marqué ?

C&P. : La disponibilité, l’énergie des personnes et la bonne humeur étaient à chaque fois de la partie, ce qui ne gâche rien !

Ch. : Pour ma part, c’est la fragmentation du pouvoir entre Région, Commune, STIB, SNCB qui empêche d’avoir une approche globale et rationnelle du problème qui tienne compte de tous les paramètres. A la place, chacun fait ce qui lui convient dans son coin (parfois même avec les meilleures intentions du monde).

  Quel conseil donneriez-vous à d’autres habitants souhaitant mener ce type de dynamique ailleurs ?

C&P. : Mobilisez-vous si vous voulez faire bouger les choses. Faites-vous aider par des gens qui connaissent bien le terrain. L’ACQU et IEB sont des alliés indéniables !

  Quel est le bilan que vous retirez de cette expérience ?

C&P. : Si c’était à refaire, ce serait sans aucune hésitation !

  Comment voyez-vous la suite ?

C&P. : Il faudrait pouvoir pour-uivre le mouvement dans cette voie.

Ch. : La création d’un Comité de quartier « Saint-Job-Calevoet » faciliterait cela.