PLATEAU AVIJL : RIEN N’EST DÉFINITIVEMENT JOUÉ. RESTONS VIGILANTS

Depuis de nombreuses années, les habitants du quartier de Saint-Job sont mobilisés pour sauvegarder ce site exceptionnel. Il est nécessaire aujourd’hui de faire le point sur la situation actuelle et sur les développements à venir.

1. Il y a plus de 4 ans, la Commune a confié à la SLRB (Société du logement de la Région de Bruxelles-Capitale) la maîtrise de la construction, au sommet de la Montagne de Saint-Job et sur le chemin Avijl, d’environ 50 logements et de 60 emplacements de parking en surface, tout en gardant la maîtrise de l’aménagement des accès. Ce projet, en totale contradiction avec l’esprit du quartier, empiète largement sur les espaces verts et les terres arables du plateau. Sa réalisation entraînerait des dommages irréversibles tant au niveau des espaces verts que dans le tissu urbain du quartier.

2. Conformément à la mission qui lui a été confiée, la SLRB a procédé à un appel d’offres, à l’issue duquel elle a sélectionné un bureau d’architectes, puis approuvé le plan de constructions que ce bureau a élaboré en vue d’obtenir un permis de bâtir. À plusieurs reprises, l’échevin de l’urbanisme de la précédente mandature a tenté de faire approuver ce plan Commune/ SLRB par le Collège de la Commune. En vain, heureusement. L’Association a en effet fait valoir auprès des élus qu’il fallait éviter toute décision précipitée étant donné l’opposition déterminée des habitants qui avaient dans le même temps étudié et élaboré un projet alternatif.

3. Ce projet alternatif, Demain Avijl, est centré sur :

  • la préservation des espaces verts et des terres arables du plateau ;
  • la mise en valeur de ces espaces, notamment par la création d’une association d’agriculture urbaine, principalement dédiée à la permaculture ;
  • une gestion partagée du plateau entre la Commune et les habitants, et plus particulièrement avec les jardiniers ;
  • la construction d’un nombre limité de logements, conçus dans l’esprit urbanistique, architectural et sociétal du quartier, localisés en périphérie dans les dents creuses, les pignons en attente et les chancres urbains du quartier (notamment la zone des boxes de garages passablement délabrés au sommet de la montagne de Saint-Job), à l’exclusion des terres arables du plateau ;
  • le classement de l’intégralité des espaces verts et des terres arables du plateau. En outre, ce projet mettait en évidence le fait que si les pouvoirs publics s’en tenaient obstinément à leur objectif d’une cinquantaine de logements, il serait possible de le réaliser à un moindre coût environnemental que celui du plan Commune/SLRB.

4. L’Association a donc présenté en 2017 le projet Demain Avijl aux autorités régionales et communales et a ainsi pu obtenir qu’il soit examiné avant tout choix définitif, bloquant ainsi l’octroi d’un permis de bâtir au projet Commune/SLRB.

5. Par ailleurs, au printemps 2018, un groupe d’habitants a introduit auprès des autorités régionales une demande de classement intégral des zones constructibles prévues au PPAS, y compris celles qui se trouvent en périphérie du plateau.

6. Lors de la campagne des élections communales d’octobre 2018, les responsables de la plupart des listes uccloises, et notamment ceux des trois partis de la nouvelle majorité (MR, ECOLO, CDH) se sont formellement engagés à renoncer au projet Commune/SLRB (même si ce renoncement avait un impact financier) et à soutenir la mise en œuvre du projet Demain Avijl avec préservation des espaces verts du plateau. Cet engagement a été repris dans la déclaration de politique générale du nouveau Collège au mois de janvier 2019 :

Le plateau Avijl constitue un poumon vert, un catalyseur de lien social et un atout patrimonial pour notre commune. Ce site doit être préservé au maximum. Ses fonctions doivent toutefois pouvoir être réinventées, en étroite concertation avec les habitant(e)s, pour le mettre au cœur de la vie du quartier Saint-Job. Le plateau Avijl qui nécessite d’être géré (lutte contre les espèces invasives, entretien des chemins, création de points d’eau, rénovation de l’aire de jeux et du terrain de basket...) offre en effet un cadre exceptionnel pour valoriser des projets pédagogiques, environnementaux et d’intégration sociale (par exemple une ferme de permaculture).

7. Au mois de mars 2019, conformément à la procédure en la matière, la Région a requis l’avis des autorités communales sur la demande de classement intégral mentionnée au point 5 ci-dessus. La Commune a émis un avis négatif, arguant de la nécessité de mettre préalablement en œuvre Demain Avijl.

8. On peut regretter que la Commune n’ait pas plutôt choisi de rendre un avis positif sur un classement partiel laissant en suspens les zones éventuellement concernées par Demain Avijl. D’un autre côté, le document de refus ne faisant aucune allusion au projet Commune/ SLRB, on peut considérer que cette formulation équivaut à un abandon implicite de ce dernier projet.

9. Les nouvelles autorités communales se montrent, à juste titre, soucieuses d’éviter que l’abandon du projet Commune/SLRB, et par conséquent la révision de la convention conclue avec la SLRB, n’ait pour la Commune un impact financier trop important.

10. Nous avons pleine confiance dans les engagements répétés pris par les nouveaux responsables de la Commune envers les habitants. Nous sommes donc confiants dans la possibilité d’aboutir rapidement à la finalisation d’un cadre légal préservant définitivement ces espaces verts et garantissant la mise en œuvre de Demain Avijl et d’un contrat de gestion du plateau.

11. Nous devons cependant rester vigilants : aussi longtemps que la convention conclue en son temps entre la Commune et la SLRB n’aura pas été annulée, l’avenir du plateau reste à la merci de la délivrance inopinée d’un permis de bâtir par une future majorité à la Commune et/ou à la Région. Nous devons donc tout faire pour parvenir au plus vite à une solution garantissant par des textes légaux contraignants la préservation définitive du plateau.

Pour l’Association Protection et avenir d’Avijl :

Stéphane Davidts, président de l’Association, responsable du Comité du Quartier Saint-Job

Jacques Galand, membre du Bureau de l’Association

Catherine Toussaint, représentante de l’Association au CA de l’ACQU

Jacques Spies, membre du Bureau de l’Association

Georges Copinschi, membre du Bureau de l’Association, responsable du Comité Andrimont

15 janvier 2020