DES TEXTES FONDATEURS
Avancée fondamentale de la protection de l’environnement, les directives « Oiseaux » et « Habitats-Faune-Flore » constituent les fondements de la préservation de la nature au sein de l’Union européenne et une base juridique pour la conservation des espèces sauvages et des milieux naturels. Leur portée s’est confirmée au cours de leur application. Elles ont permis de conserver des habitats et des espèces menacés, qui sinon auraient disparu.
En pratique, la directive européenne dite « Oiseaux » de 1979 et celle dite « Habitats-Faune-Flore » de 1992 ont mis en place un réseau de sites appelés « Natura 2000 ». Objectif : préserver les habitats des espèces et les habitats naturels reconnus comme menacés sur le continent européen. Ces deux textes détaillent également le dispositif de protection pour ces espèces ainsi que leurs habitats et encadrent les prélèvements de certaines espèces animales (chasse, pêche). Elles mettent enfin en place un dispositif de surveillance et d’évaluation de l’état de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire.
DES DIRECTIVES MENACÉES
En 2015, les directives « Oiseaux » et « Habitats-Faune-Flore » doivent passer à la moulinette du programme européen REFIT, mis en place par la Commission européenne en 2013, qui cherche à clarifier et simplifier la législation. Ce programme est censé évaluer certains textes juridiques européens en vue de proposer des modifications. Cela pourrait se traduire par une déréglementation ou un affaiblissement du corpus juridique européen de protection de l’environnement. Soit une totale remise en cause du chemin parcouru et une moindre conservation de la nature.
Agissons pour la protection des directives
Les associations de protection de la nature réclament plutôt le maintien voire le renforcement des dispositifs existants, en se basant sur l’expérience acquise et en prévision de l’érosion perpétuelle de la biodiversité. Depuis fin 2014, le mouvement européen des associations de protection de la nature se mobilise en ce sens.
Une nonantaine d’ONG environnementales appellent à défendre ces deux directives européennes, éviter que la législation ne soit détricotée par la Commission européenne ! Ils invitent chaque citoyen à se mobiliser pour préserver la nature européenne, en participant à la consultation publique lancée par la Commission européenne sur ce sujet dans le cadre de REFIT jusqu’à fin juillet 2015.
L’ACQU se joint à cette dynamique et vous propose de réagir et surtout de compléter la seule question ouverte du questionnaire (la remarque finale) !
PROPOSITION AFIN DE COMPLÉTER L’ESPACE PRÉVU A LA REMARQUE FINALE (limitées à 2000 caractères, ce texte est un maximum possible) :
Les directives européennes Oiseaux et Habitats sont fondamentales car elles obligent les États à modifier leur législation dans une vision à long terme, vers la conservation de la biodiversité et la protection des espèces et Habitats pour les générations futures. Trop souvent les dirigeants des États mettent en avant le court terme et le seul développement économique au détriment de la conservation de la nature.
Diminuer les contraintes environnementales aurait pour conséquence une dégradation supplémentaire de notre environnement naturel. Celui-ci a une influence sur la dégradation du climat, les pollutions, la santé publique, la préservation des ressources naturelles, bref tous les services écosystémiques nécessaires à la vie sur terre.
Il faut au contraire renforcer les obligations des États notamment par une politique agricole saine et orientée vers la culture biologique et la préservation des écosystèmes et des sols vivants, par la préservation des ressources en eau en protégeant systématiquement toutes les zones humides et rivières, par l’abandon des pesticides nocifs.
L’évaluation appropriée des incidences des plans et projets sur les zones Natura 2000 doit être réalisée par des bureaux d’études indépendants, en les délivrant de la sujétion financière directe avec le promoteur. En effet, en Belgique, ce sont les auteurs de projets qui financent directement les bureaux d’étude chargés des évaluations des incidences, malgré la surveillance d’un comité d’accompagnement, des dérives sont possibles.
Enfin, il faut amplifier le réseau Natura 2000 par les couloirs écologiques de liaisons : une trame verte généralisée doit devenir l’objectif prioritaire de l’Europe afin de permettre la dissémination des espèces et la bonne conservation des sites.
VARIANTE PLUS COURTE POUR LES REMARQUES FINALES :
Les Directives sont particulièrement nécessaires pour permettre de résoudre les conflits entre nature et économie, ils sont nombreux et presque toujours résolus au détriment de la nature en l’absence de législation contraignante. Diminuer les contraintes des Directives aurait pour résultat une inexorable dégradation de notre environnement naturel.
Ou …Exprimez-vous et soyez la voix de cette nature qui nous entoure
plus d4info sur http://www.actu-environnement.com/ae/news/biodiversite-avenir-incertain-directives-oiseaux-habitats-24564.php4
Cela faisait 65 millions d’années que la Terre n’avait vu disparaître autant d’espèces animales, préviennent des chercheurs mexicains et américains. En cause : l’activité humaine. [1]
En quittant ce monde, un enfant qui naît aujourd’hui aura vu disparaître plusieurs centaines d’espèces animales. C’est ce que révèle une étude publiée par Science Advances qui s’appuie sur les observations documentées d’extinctions d’espèces des cinq derniers siècles.
Principal enseignement de l’étude : les disparitions d’espèces ont été multipliées par 100 depuis 1900. Et leur rythme a même accéléré au cours des dernières décennies du fait de l’activité humaine. “La vitesse à laquelle les espèces disparaissent est sans précédent dans l’histoire humaine et hautement inhabituelle dans l’histoire de la planète”, souligne le directeur des recherches, Gerardo Ceballos, de l’université nationale autonome de Mexico.
L’équipe s’est concentrée sur les vertébrés et a déterminé que depuis le 16eme siècle, 338 espèces ont définitivement disparu et que 280 autres n’existent plus qu’en captivité. Au total se sont donc, en l’espace de cinq siècles, près de 620 espèces de vertébrés qui ont disparu de leur milieu naturel. La plus grande partie d’entre eux, lors du siècle dernier.
Déclin extrêmement rapide
“Notre travail indique que nous sommes entrés sans l’ombre d’un doute dans la sixième phase d’extinction massive d’espèces animales”, explique Gerardo Ceballos. “Nos estimations révèlent un déclin extrêmement rapide de la biodiversité (...), l’un des enjeux environnementaux les plus critiques de nos jours”. Les facteurs qui l’expliquent : la destruction de l’habitat naturel, la surexploitation des ressources et des espèces, la pollution et le changement climatique, conclut l’étude qui prévient que “la fenêtre d’opportunités pour remédier aux conséquences se ferme rapidement”.
Trois petites générations
Ce n’est pas la première fois que la Terre est le théâtre d’une grande extinction d’espèces. Il y a 65 millions d’années disparaissaient les dinosaures et avec eux, environ 75% des espèces animales. Avant cela, quatre autres extinctions massives avaient eu lieu, toutes dues à des phénomènes naturels. Aujourd’hui, c’est l’une des espèces – la nôtre – qui, selon l’étude, provoque la disparition des autres. Et qui sait, à terme, la sienne.
“Si nous laissons s’éteindre des espèces au rythme actuel, les humains seront bientôt privés (en l’espace de trois petites générations) des bénéfices de la biodiversité”, préviennent les chercheurs qui précisent qu’il faut des centaines de millions d’années pour que la nature se diversifie à nouveau.
[1] Source : Le Courrier International, Science. La sixième extinction massive d’espèces est en marche, 21 juin 2015.