QUID APRES L’AVIS RENDU PAR LA COMMISSION
DE CONCERTATION ?
La réunion de la commission de concertation du
2 octobre a connu un sérieux rebondissement lorsque
a été abordé le projet de réaménagement de la place
Vanderkindere, du rond – point Churchill, avec la création
d’une troisième voie de tram avenue Churchill.
Ce rebondissement de dernière minute modifiait
considérablement le projet. En effet, 24 heures avant
la réunion, le ministre de la mobilité Pascal Smet a
demandé à Bruxelles Mobilité (et par voie de conséquence
à la STIB) de retirer le projet de troisième voie
avenue Churchill, prévue pour aménager le terminus
du tram 7 à cet endroit.
A court terme, cette suppression d’une troisième
voie est une bonne nouvelle. Cet aménagement
avait été particulièrement critiqué par de nombreux
intervenants, en particulier par le comité de quartier
Longchamp Messidor ; ils lui reprochaient de venir
sérieusement perturber la vie du quartier, de provoquer
des embouteillages importants et de défigurer
cette partie de l’avenue Churchill.
Pour déplacer ce terminus des trams 3 et 7, le ministre
a décidé d’accélérer les travaux d’aménagement de
la station Albert ; station qui de toute façon devra
ultérieurement être profondément transformée pour
y accueillir le métro.
Le type d’aménagement n’a pas encore été défini. Et
en tout cas, il ne sera pas opérationnel avant 2019 au
plus tôt. On peut raisonnablement penser que ces travaux
lourds seront réalisés en fonction de l’accueil du
futur métro qui sera prolongé entre la gare du Nord
et Schaerbeek. Dans ce cas, les lignes de tram 3, 4 et
51 ne pourront plus continuer leur trajet souterrain
jusqu’au Midi et seront définitivement limitées à la
station Albert. Fin de partie – hélas – pour les lignes 3
et 4, tellement appréciées pour leur rapidité et leurs
fréquences, en direct vers la ville !
Quel avenir sera alors destiné à ces différentes lignes,
sachant que la station Albert ne pourra accueillir en
souterrain les terminus de 2 lignes ? Sans doute le 3
disparaîtra t-il, et le 7 y aura t-il son terminus. Mais
qu’adviendra t-il des 4 et 51 ? Certains ont évoqué la
fusion de ces 2 lignes en une seul formant une sorte
de diabolo. Nous y reviendrons dans une prochaine
Lettre aux Habitants.
Entretemps, on en reste donc au statu quo. La situation
actuelle (terminus sur le rond-point Churchill)
avait cependant été largement contestée par le
comité de quartier Longchamp – Messidor et par
la commune d’Uccle, qui est intervenue sur le plan
juridique et a remporté son recours au Conseil d’Etat.
Depuis lors, le Ministre et la Commune semblent se
mettre d’accord sur l’aménagement des terminus des
3 et 7 aux deux extrémités du rond-point de l’avenue
Churchill. Dans ce cas, les passagers devraient passer
de l’un à l’autre en traversant 5 axes de circulation.
Une solution tout aussi inconfortable et qui n’est
guère plus satisfaisante pour les usagers.
La solution logique.
La fusion des lignes 3 et 7 que nous avions proposée
– et nous n’étions pas les seuls à formuler cette
proposition – est une alternative à la fois sans coût
financier supplémentaire, et préférable pour les
usagers puisqu’elle supprime la nécessité d’aménager
un terminus des 3 et 7, où qu’il soit.
Elle a cependant été rejetée par la STIB. Le ministre
Pascal Smet s’est d’ailleurs empressé de confirmer
ce rejet. L’argument invoqué par la STIB est que la
fréquence irrégulière du tram 7, liée à son parcours
(notamment la traversée de la place Meiser) et à
ses fréquences de passage (toutes les 6 minutes), ne
peut s’accorder avec celle des trams 3 et 4 (toutes les
5 minutes).
Curieux argument que nous ne partageons pas : d’une
part la STIB a déjà réalisé des aménagements pour
mieux régulariser le tracé du 7 (site propre chaussée
de Waterloo, rond – point de l’Etoile), et d’autre part
une différence de fréquence d’une minute entre les 3,
4 et 7 ne devrait pas être un obstacle insurmontable !
La place Vanderkindere
L’ACQU avait proposé le regroupement des arrêts des
trams 3, 4 et 92 pour éviter les traversées de la place
dans tous les sens, très dangereuses pour les piétons.
Notons avec plaisir que la commission de concertation
a retenu cette proposition, sans pour autant émettre
d’indications quant à son organisation.
Nous proposions également d’inverser le sens unique
du tronçon de la rue Vanderkindere, entre la place
Vanderkindere et la rue Marianne, de manière à
éviter le croisement de la circulation venant de 3
artères dans le même carrefour, ce qui provoque les
encombrements que l’on connait. La commission de
concertation, et en particulier la commune d’Uccle,
ont rejeté cette proposition, faisant valoir que la spécificité
de cette place est d’être la jonction de 3 axes qui se croisent et qu’il faut maintenir la continuité de
l’avenue Vanderkindere.
Sous entendu : la Commune veut maintenir l’actuelle
circulation automobile sur la place et venant des
3 axes, quitte à y maintenir également les embouteillages
récurrents qui s’y produisent ! Et ceci aux
dépens du passage des trams, de la sécurité des
piétons et cyclistes.
Notre proposition d’aménager l’avenue Churchill en
une seule bande de circulation avec une piste cyclable
(comme c’est déjà le cas avenue Albert), qui était
l’occasion d’enlever à l’avenue son aspect d’autoroute
urbaine, a également été rejetée, avec l’argument
que la circulation des voitures y est trop importante
pour envisager la suppression d’une des deux bandes
de circulation.
En conclusion, l’ACQU se félicite de l’abandon de
la troisième voie avenue Churchill, et de la prise en
considération par la commission de concertation de
l’utilité de regrouper les arrêts de trams sur un quai
central place Vanderkindere. Par contre, elle regrette
les demi-mesures peu courageuses de l’aménagement
de l’avenue Churchill et de la rue Vanderkindere,
axées sur le maintien de la circulation automobile en
offrant une voirie bien adaptée aux automobilistes,
et ce aux dépens des piétons, cyclistes et usagers des
transports en commun.
Voilà qui est en contradiction avec le plan IRIS 2, par
ailleurs approuvé par la commune d’Uccle.
Pour le groupe de travail Mobilité de l’ACQU,
François Glorie