Le TRANSPORT AERIEN … Dispersion des vols sur Bruxelles ? Un faux débat ?

Article paru dans La Lettre aux Habitants n°80, juin 2014

Le survol de Bruxelles donne lieu depuis plusieurs
années à des débats et à des décisions politiques qui
inquiètent les habitants, sans parler des multiples
procès qui ont déjà eu lieu.

En effet, le débat politique tourne autour de
l’opposition entre, d’une part le développement des
vols au-dessus et autour de Bruxelles, et d’autre part
la nuisance « bruit » que subissent les habitants,
qu’ils soient de la ville ou de la périphérie.
Mais qu’en est-il des véritables conséquences d’un
développement à outrance du transport aérien sur
l’environnement ?

  • sur le plan énergétique, le transport aérien est
    l’un des secteurs d’activités les plus énergivores
    et il conduit inexorablement à une exploitation
    outrancière des gisements de pétrole et autres
    carburants..
  • Sur le plan pollution : on assiste à une augmentation
    des particules fines, oxydes d’azote, carburant
    imbrûlé, etc…
  • Sur le plan climatique : le transport aérien
    est responsable à lui seul de près de 10% des
    changements climatiques imputables à l’homme au
    niveau mondial, vu les altitudes auxquelles volent
    les avions.

« Oublier » ces autres nuisances c’est, nous semble-t-il, appliquer tout simplement la politique de
l’autruche et reporter à plus tard les véritables
problèmes.

Certes, en sa séance plénière du 16 avril 2014, le
Parlement européen a adopté le « Règlement relatif
à l’établissement de règles et procédures concernant
l’introduction de restrictions d’exploitation liées au
bruit dans les aéroports de l’Union, dans le cadre
d’une approche équilibrée, et abrogeant la directive
2002/30/CE ». (Notons que ce texte a été adopté par
545 voix pour, 124 voix contre et 4 abstentions sur
les 766 membres. Il y avait 66 absents ; voir sur le site
« votewatch »).

Malheureusement, à la lecture des textes, on peut
douter d’une amélioration quant à la diminution du
bruit car il semble que toutes les recommandations
adoptées concernent, en priorité, le volet
économique du problème, et minimisent tous les
autres aspects, à savoir : la santé et la sécurité des
habitants dans un contexte de développement
durable.
Sans entrer dans les détails du texte, on peut résumer
ainsi certains articles de ce Règlement :

  • La gestion du bruit ne doit pas empêcher la
    croissance du transport aérien (art.5 point 6).
  • Les mesures de restriction d’exploitation doivent
    être soumises pour consultation à certaines parties
    intéressées, c’est-à-dire : aux riverains, aux autorités
    locales, aux entreprises locales affectées par le
    trafic aérien et l’exploitation de l’aéroport, etc…
    (art 6 point 2d)
  • Mais aucune garantie n’est donnée que les avis des
    riverains seront pris en compte car aucune règle
    de pondération entre les parties concernées n’est
    précisée.
  • Enfin, s’il y est écrit que la santé et la sécurité
    des riverains de l’aéroport ainsi que la durabilité
    environnementale PEUVENT être pris en
    considération pour l’évaluation du coût de
    réduction des nuisances sonores, il n’y est pas
    indiqué qu’elles DOIVENT l’être (annexe II).
    On le voit, la tournure que prend ce dossier ne laisse
    pas d’inquiéter …

Xavier Retailleau
Administrateur

1er juin 2014