Fin mai 2016, les médias nous alertaient sur l’important
défi qui attend les autorités bruxelloises
en matière de qualité de l’air à Bruxelles.
En effet, on apprenait que la Commission européenne
avait envoyé à la Belgique une mise en
demeure (avec amendes à la clé) pour non respect
de la directive 2008/50/CE du 21 mai 2008 concernant
« la qualité de l’air ambiant et un air pur pour
l’Europe ».
Cette directive est entrée en vigueur en
janvier 2010. C’est surtout la Région Bruxelloise qui
est visée, car depuis lors elle a largement dépassé la
valeur limite annuelle.
De quoi s’agit- il ?
La Commission relève les carences
de la Région bruxelloise en matière de lutte contre la
pollution de l’air par le dioxyde d’azote, dont la principale
source est le trafic routier et les voitures diesel
en particulier. La Région bruxelloise disposait
d’un délai de dix ans pour se préparer à la mise en
conformité avec les exigences de la directive.
Afin de satisfaire à ces contraintes, un plan « Air
Climat Energie » a été adopté le 2 juin 2016, par
le Gouvernement Bruxellois pour réduire de 30%
les gaz à effet de serre d’ici 2025 et améliorer la
qualité de l’air. Ce plan comprend une série de
mesures destinées à restaurer la qualité de l’air.
Le transport routier :
L’une des mesures annoncées touche la volonté
de mettre fin à l’utilisation des voitures diesel
avec notamment l’interdiction de l’entrée, dans la
capitale, aux voitures de plus de 20 ans.
Mais, y a-t-il encore beaucoup de voitures aussi
anciennes ? Et cette mesure sera-t-elle suffisante
quand on sait que le trafic routier augmente chaque
jour à Bruxelles d’une manière inquiétante, tant
pour la qualité de l’air que pour la qualité de vie
des habitants.
Par exemple, n’est-il pas temps de mettre fin aux
voitures de sociétés, pointées du doigt par la Commission
Européenne (d’après SD Worx, 30 % des
travailleurs disposent d’une voiture de société).?
Ne devrait-on pas revoir la politique du rail, rouvrir
les petites gares ? ou encore augmenter la
vitesse commerciale des transports en commun
de surface dans la Capitale ?
Le transport aérien :
Par ailleurs, quid des autres sources de pollution,
tel le trafic aérien sur la capitale bruxelloise, responsable
également d’une pollution inquiétante
qui devrait croitre de plus de 5% par an jusqu’à
2030 ? Déjà plus de 23 millions de voyageurs ont
emprunté Zaventem en 2015. (En Europe, à l’exception
de Berlin et de Lisbonne, il n’existe pas
d’aéroport proche d’un centre-ville avec un trafic
supérieur à 10 millions de passagers par an.).
Rappelons que de nombreux polluants dus au
trafic aérien sont répertoriés : le kérosène, l’oxyde
d’azote, (NOx=NO2+NO), le monoxyde de carbone
(CO), les hydrocarbures imbrûlés (HC), les composés
organiques volatiles (COV) dont le benzène,
les suies, les particules fines (PM), le dioxyde de
soufre (SO2), le dioxyde de carbone (CO2), l’Ozone
(O3).
Les ondes :
Enfin, il est question dans le plan « Air Climat
Energie » de projets de recherches collaboratifs
regroupant diverses universités et entreprises, qui
devront déboucher sur la mise au point de procédés
visant à développer la gestion de l’énergie au
niveau des appareils et des micro-réseaux « capteurs
et compteurs intelligents ». A ce jour, en
dehors des nuisances « ondes » qu’ils propagent,
il n’est malheureusement pas démontré que ces
appareils dits « intelligents » aident à la conservation
de l’énergie, bien au contraire.
En conclusion
La santé des Bruxellois vaut bien que chacun
des Ministres, fédéral et régional, responsables
dans des domaines aussi variés que la santé, les
transports, les télécommunications ou encore
l’environnement, se sente solidairement responsable
à l’égard de toute la population belge.
Xavier Retailleau
Administrateur