LES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES ET LA SANTE

Les ondes électromagnétiques artificielles sont-elles un danger pour notre santé ? Il est difficile de répondre à cette question en raison de l’apparente controverse qui subsiste à ce sujet et tellement l’absence de diagnostic précis mène à une incertitude.

Et, on ne dira jamais assez l’importance du « principe de précaution », dans ce domaine. Le développement effréné des technologies émettrices de champs et rayonnements électromagnétiques, notamment l’implantation des antennes de type 4G (et bientôt 5G), ne doit pas nous faire oublier les risques encourus. Les projets de développement des « smart city » ou « ville intelligente » semblent donner l’image du progrès dans les domaines les plus variés, tels la mobilité, les énergies, l’administration, l’information, un certain confort, la sécurité, la connectivité. Mais à quel prix pour la santé ?

Où trouve-t-on ces ondes ?

Elles sont partout : à la maison, au travail, à l’école, dans les transports, dans l’espace public. Elles sont émises par les technologies sans fil, par le réseau et par les appareils électriques. Elles sont invisibles, inodores, intangibles, et pourtant omniprésentes.

A quoi sommes-nous exposés ?

A des champs et rayonnements électromagnétiques (CEM) de fréquences très variées (entre quelques hertz et plusieurs milliards de hertz). Il s’agit notamment des champs « électrique et/ou magnétique », provenant des équipements électriques ainsi que des rayonnements électromagnétiques issus de nos appareils connectés sans fil et des antennes de téléphonie mobile.

Que disent les scientifiques ?

Selon le professeur Jacques Lintermans, Docteur ès sciences, (Voir la Libre Belgique du 23 mars 2017),

  • pour certains scientifiques, les ondes ne sont pas pathogènes. C’est la position actuelle de l’OMS et des autorités de santé dans la plupart des pays, exception faite de la Suède qui reconnaît la propriété des ondes à provoquer « un état de déséquilibre physiologique » chez les sujets irradiés.
  • pour d’autres scientifiques, les ondes sont dangereuses et provoquent des troubles fonctionnels, tant chez l’homme que chez l’animal
  • troubles qui sont toutefois réversibles s’ils sont repérés à temps et suivis de mesures de précaution pour réduire l’exposition électromagnétique du sujet concerné. (sauf chez les « électrohypersensibles » (EHS))

Quels impacts sur la santé ?

Tout le monde n’est pas égal devant ces nuisances. En effet, chez les « électrohypersensibles », cet état de « déséquilibre physiologique » peut atteindre un niveau d’exacerbation élevé.

Mais, il se trouve aussi un nombre important de sommités du monde médical et scientifique pour dénoncer les risques d’exposition aux champs
électromagnétiques, pour la population, spécialement pour les enfants et les femmes enceintes.

Par ailleurs, la notion de cumul de doses entre en compte. Plus l’on s’expose tôt, plus les doses de rayonnement accumulées seront importantes.

Quid des compagnies d’assurances ?

Rappelons que les compagnies d’assurance prennent très au sérieux les risques sanitaires des ondes électromagnétiques sur la santé et elles ne les assurent pas. Elles ne garantissent pas le risque électromagnétique.

Alors, comment s’en préserver et protéger les enfants ?

Voici quelques conseils, parmi d’autres :

1- L’accès à un téléphone mobile devrait être exceptionnel pour les plus jeunes, seulement en cas d’urgence. Pas de téléphone mobile pour les moins de 15 ans. Leur organisme, en pleine croissance, est particulièrement vulnérable à tous les rayonnements électromagnétiques, y compris ceux des mobiles.

2- Les femmes enceintes et les personnes équipées d’appareils médicaux (stimulateur cardiaque, appareil auditif, etc.) devraient éviter de téléphoner avec un mobile, ou d’utiliser une tablette.

3- On a le choix : préférer un téléphone mobile dont la valeur de DAS (Débit d’Absorption Spécifique) est le plus bas possible, de préférence toujours inférieure à 0,5 W/Kg.

4- Il est conseillé :

  • de ne pas porter son téléphone (avec options sans fil actives (3G, 4G, wifi, bluetooth) dans la pochette de la chemise, à l’aisselle ou à la ceinture de son pantalon.
  • de limiter le nombre et la durée des appels.
  • la nuit, de ne jamais conserver un téléphone mobile allumé à proximité de sa tête. Toujours éteindre le téléphone en vérifiant qu’il désactive efficacement les options wifi et bluetooth pour limiter le rayonnement (et celle de l’antenne relais avec lequel il communique). Et pourquoi pas tout simplement éteindre le wifi général, comme on éteint la lumière avant d’aller se coucher !
  • pour la « box Wifi » utilisée à domicile, avec un ordinateur fixe : de désactiver l’option Wifi et préférer un câble réseau pour relier l’ordinateur à la box. Avec un ordinateur portable, il est préférable d’utiliser un câble réseau et de ne pas oublier de déconnecter le Wifi de l’ordinateur.
  • de limiter son exposition au Wifi et de ne pas poser sur ses jambes ou sur son ventre un ordinateur portable connecté en mode Wifi.
  • Enfin, de relier la « box » à la terre avec le câble de mise à la terre.

En conclusion :

On le ressent, les responsables politiques ne sont pas aidés dans leurs décisions en matière d’autorisation d’implantation et développement des technologies émettrices de champs et rayonnements électromagnétiques : L’absence de consensus précis quant aux nuisances sur la population mène à une incertitude qui complique leur tâche. Et les fonctionnaires habilités à donner des avis aux élus, décideurs dans ce domaine, (notamment lors de la délivrance des permis d’environnement), semblent trop souvent dépassés par les nouvelles technologies.

Malgré cela, et bien que les nuisances des ondes soient difficiles à contrôler, on assiste (sous la pression des industries et des consommateurs non avertis) à une multiplication des sources de pollution électromagnétique.

C’est pourquoi, il est de la plus haute importance que chacun de nous prenne conscience des risques qui entoure ce sujet et applique un sage principe de précaution.

Car il est à craindre que, dans le futur, les opérateurs soient les seuls à décider, au détriment de l’intérêt général, dans le domaine de la santé.

Pour en savoir plus : voyez les sites de deux associations belges : http://www.grondes.be et www.teslabel.be

Xavier Retailleau

Administrateur