Idéalement le marronnier (Aesculus hippocastanum ) demande un sol fertile, profond et frais, ce qui est rarement le cas en milieu urbain. Une terre médiocre et sèche favorisera une chute prématurée du feuillage, effet par ailleurs accéléré par la présence en Europe, depuis à peu près vingt ans, du Cameraria ohridella ou mineuse du marronnier. Cette microscopique chenille, qui dévore les feuilles de l’intérieur, n’entraîne pas la mort de l’arbre mais peut contribuer à son affaiblissement. Notons encore que le marronnier est un arbre sensible aux changements d’environnement.
Ainsi, au vu de leur âge, de la dégradation du sol, des dégâts qui leur fut causé par un élagage peu soigné et des travaux en voirie blessant au passage leurs racines, il était légitime de craindre la mauvaise santé et donc la dangerosité des marronniers des avenues Albert et Churchill.
Suite à diverses études (2003) et contre études (initiées par la commune d’Uccle) 17 marronniers de l’avenue Churchill, présentant un évident risque de sécurité, furent abattus. Les arbres rescapés, pour la plupart, n’étaient pas atteints de pourriture interne et les arbres encore douteux pouvaient être soignés. C’était le cas de 58 marronniers, situés entre le rond point Churchill et la place Vanderkindere, qui présentaient des défauts mécaniques évolutifs avec risques de rupture. Le maintien provisoire de ces arbres était néanmoins onéreux du fait des soins spécifiques à administrer. En l’occurrence l’argument d’abattage n’est donc pas tant lié à l’état de l’arbre mais bien au coût de son entretien. Depuis lors néanmoins, parmi les 58 marronniers considérés, plusieurs individus furent abattus dans la foulée de la réfection des quais de la STIB.
Finalement, force est de constater que les marronniers des avenues Churchill et Albert, malgré la nature fragile de l’espèce, ont indéniablement bien résisté aux nombreux stress qu’ils ont subis depuis leur plantation.
ci-dessus : Vue de l’entrée de l’avenue Albert depuis la place Vanderkindere (février 2010).