FOCUS SUR QUARTIER : Le Coteau du Dieweg

Article paru dans La Lettre aux Habitants n°83, mars 2015

Nous poursuivons notre tour des comités membres
avec la présentation du dernier - né :

UN ENTRETIEN AVEC CHRISTIAN HUBIN, UN DE SES FONDATEURS

Bonjour Christian, vous êtes co-fondateur et président
du tout récent comité membre de l’ACQU,
le bien nommé « Coteau du Dieweg ». Alors,
pourquoi la création de ce comité ?

J’habite depuis plus de 35 ans dans ce quartier.
Je connais l’ACQU de longue date. Je donne volontiers
de temps en temps un coup de main, notamment
pour la distribution de la Lettre aux habitants.
Cela faisait longtemps que j’avais envie de créer
un comité, de lancer une synergie citoyenne dans
ce quartier. Et puis, il y a un peu plus d’un an,
l’occasion me fut donnée de rencontrer Sophie
Birmann, installée récemment, débordante
d’énergie et d’initiatives. Depuis, les choses se
sont très vite et spontanément mises en place :
prise de contact avec d’autres voisins , création
d’un site web et d’une page Facebook, définition
de certains objectifs, etc… Grâce à la venue de
Solenn Cardin, notre projet de comité s’est ensuite
étendu à un périmètre plus vaste - mais aussi plus
cohérent - que la seule rue du Repos. Aujourd’hui,
notre rayon d’action s’étend de la rue Basse à la
rue Paepenkasteel d’une part, et du Dieweg à la
chaussée de St Job d’autre part.

Pourquoi ce nom : Coteau du Dieweg ?

C’est une idée de Sophie. C’est simple et génial en
même temps, car tellement en adéquation avec
le lieu. Le Dieweg, artère probablement d’origine
romaine, se déploie, sur la crête qui sépare la
vallée de l’Ukkelbeek de la vallée du Geleytsbeek.

Notre zone d’action correspond au flanc sud, le mieux exposé au niveau de l’ensoleillement.
C’est également à Sophie que nous devons le joli
logo représentant notre comité.

Il existe un petit vignoble au Kauwberg
voisin. Vous êtes le deuxième sur la
liste ?

Coteau ne veut pas dire automatiquement vigne,
quoique l’image soit sympathique et pourrait
effectivement inspirer un éventuel projet convivial
pour le voisinage.

Cela dit, pour le moment c’est surtout d’aménagement
du territoire dont nous nous occupons.
Depuis la création de notre comité, les dossiers
affluent : projet d’urbanisation d’une vaste parcelle
agricole, implantation d’une unité satellite
de la clinique Fond’Roy, gestion du trafic de transit,
réaménagement du « square du Lion », mobilisation
contre l’exploitation d’une discothèque
irrégulière, etc.

Que des dossiers d’opposition ?

Non, et heureusement. Nous ne nous inscrivons
pas du tout dans une logique du « contre tout ».
Il existe évidemment des dossiers dans lesquels
nous manifestons un certain désaccord, mais nous
désirons avant tout ouvrir un dialogue constructif
entre les autorités communales, les usagers et les
habitants. C’est dans cette optique par exemple
que nous avons rencontré à diverses reprises
l’échevin de la mobilité Jonathan Biermann.

Dans le cadre de quels dossiers avez-vous
rencontré l’échevin Jonathan Biermann
 ?

Dans un premier temps le problème de la circulation
rue du Repos. L’important trafic de transit
que génère ce « raccourci » entre l’avenue de Wolvendael
et la chaussée de St Job, rend cette rue
étroite et en forte pente très périlleuse pour les
riverains ainsi que pour les piétons et les cyclistes.
En attendant un réaménagement complet de la
rue en « zone 20 », l’échevin nous avait proposé
une solution d’attente par le placement temporaire
de bacs à fleurs-chicanes. Le dossier s’est
bloqué momentanément dès lors qu’il n’a pas pu
obtenir un consensus assez large du voisinage.
C’est regrettable, car il est évident qu’aucun projet
ne pourra jamais réellement faire l’unanimité. Il y
a un moment où il faut faire un choix et trancher,
idéalement en faveur de l’intérêt général, mais
inévitablement au risque d’en mécontenter certains.
C’est pourquoi nous avons relancé l’échevin.
Espérons maintenant qu’il nous prouve sa réelle
efficacité ! D’autant plus que d’autres dossiers
attendent, dont celui de la chaussée de St Job et
du « Square du Lion ».

Le « square du Lion » ?

Il s’agit du petit parc situé à l’angle de la chaussée
de St Job et de l’avenue de la Chênaie. Cet espace
public apprécié des riverains n’a actuellement pas
de nom. Un des deux lions sculptés qui marquaient
l’entrée de l’ancien domaine du Coudenborre,
sauvé in extrémis de la démolition par le Cercle
d’Histoire d’Uccle, fut replacé ici en 1988. Du haut
de son socle, le regard tourné vers la chaussée de
St Job, il est devenu un peu comme le maitre des
lieux, le gardien du square. Par ailleurs, baptiser
l’espace de « square du Lion » est également
une manière de porter davantage l’attention sur
l’espace vert et ses usagers (promeneurs, joueurs
de pétanque, etc.), plutôt qu’au carrefour. On a
trop souvent tendance à appeler cet espace, de
manière un peu abrupte, « carrefour St Job-Chênaie-
Repos ».

Et vous dites que le « square du Lion »
va être rénové ?

Oui. D’ailleurs, dans le cadre de ce dossier, l’effort
fourni par la Commune en matière de communication
avec les riverains est indéniable et doit être
salué. Quant au projet lui-même, il s’agit avant
tout d’une initiative qui s’inscrit dans le contexte
plus général de la réhabilitation du Geleytsbeek.

S’agit-il d’un bon projet ?

Hormis les options proposées en matière hydraulique,
qui nous ont semblé effectivement intéressantes, le comité a regretté que l’accent ait porté
essentiellement sur des aspects paysagers, sans
saisir l’occasion d’apporter des réponses plus
efficaces en terme de mobilité. Pourtant, l’esthétique
des lieux est convenable et n’est d’ailleurs
pas remise en cause par les riverains. Faut-il
nécessairement « tout casser » et tout réaménager
 ?

À l’exception des travaux nécessaires en vue
de la réhabilitation du ruisseau, seules quelques
améliorations ponctuelles sont probablement
suffisantes pour répondre aux besoins du quartier.
Il ne faut pas oublier que l’ensemble de la zone
a été réaménagé il y a une quinzaine d’années et
qu’il est difficile de considérer cet investissement
comme étant amorti ou totalement obsolète. Nous
croyons que le projet devrait être également soumis
à un bureau d’études spécialisé en matière de
mobilité en Région Bruxelloise, et non pas uniquement
à un bureau d’études parisien spécialisé en
gestion hydraulique.

Au vu des enjeux, le comité a réalisé un document
détaillant ses réflexions et qui fut remis aux deux
échevins concernés. Nous espérons qu’il en sera
tenu compte dans la poursuite de leurs travaux.

Et qu’en est-il de cette « unité satellite
de la clinique Fond’Roy » à laquelle vous
faisiez également allusion ?

Il s’agit d’un dossier délicat. En intérieur d’îlot
entre le Dieweg, la chaussée de St Job et la rue
du Repos, s’étend le domaine de l’ex-complexe
sportif de La Générale. L’affectation administrative
du terrain n’y permet théoriquement que le
développement d’activités de sport et de loisir de
plein air. La clinique Fond’Roy a malgré tout fait
l’acquisition du terrain (au prix du terrain à bâtir ?)
et obtenu un permis d’urbanisme pour y implanter
de nouvelles infrastructures médicales. Je ne vous
cache pas que les réticences des riverains furent
nombreuses : inquiétude face à l’idée de voisiner
un hôpital psychiatrique, crainte d’une augmentation
du trafic, non respect des prescriptions en
matière de sport de plein air, etc...

Afin d’amorcer malgré tout une dynamique positive
entre la clinique et les riverains, M. Delhaye,
directeur des services techniques, a accepté de
nous faire visiter le chantier de construction en
décembre dernier.

Il faut reconnaître que l’ensemble
a belle allure. Les travaux avaient l’air de
bien avancer et l’inauguration des infrastructures
médicales est annoncée pour la fin du printemps.
Cela dit, le comité restera attentif à ce que toutes
les conditions du permis soient respectées, notamment
celles qui intéressent moins directement la
clinique à savoir la remise en état et l’exploitation
des terrains de sport de plein air.

Éventuellement autre chose à ajouter, à
communiquer à nos lecteurs ?

Nous serions ravis d’accueillir dans notre comité
de nouveaux membres qui seraient prêts à consacrer
un peu de temps à un engagement citoyen au
profit de leur quartier. Il ne faut pas oublier que
la forte densité des comités à Uccle et leur rôle
d’acteur réel dans la lutte pour un environnement
de qualité s’inscrit dans une histoire écrite depuis
une quarantaine d’années par nos glorieux aînés
quand ils sont parvenus à empêcher la construction
du fameux Ring sud.

Mais la relève est vitale pour que l’action des habitants
puisse être pérennisée.