EDITORIAL DE CE NUMÉRO 100

Le numéro 100 de notre Lettre aux Habitants ne pouvait que donner la parole à nos comités. Car ce sont eux qui font l’ACQU et qui fondent son action. En effet, c’est principalement via le travail de nos membres que l’ACQU participe activement depuis déjà 45 ans à la sauvegarde de l’environnement et à la promotion d’une meilleure qualité de vie en menant des actions exprimant les aspirations d’un grand nombre de citoyens, ou en aidant les habitants à prendre activement part au développement de leur cadre de vie.

Et comme il ressort de notre Charte – Programme, qui exprime nos principes généraux pour l’aménagement de la Commune et la sauvegarde de notre environnement, il est bon de rapeller que le concept d’environnement que nous utilisons n’est pas limité à la protection de la nature, mais recouvre tout ce qui nous entoure : environnement urbain, espaces semi-naturels, déplacements, patrimoine, pollutions, mécanismes institutionnels, etc… Telle est notre contribution à la défense de nos idéaux et de la démocratie.

Nous avons donc saisi l’occasion de ce numéro anniversaire pour laisser aux Comités qui le souhaitaient l’occasion de s’exprimer, de dire leur engagement d’acteurs impliqués dans la société. Ils nous livrent leurs réflexions, leurs combats longs, difficiles, courageux et menés avec détermination.

Ainsi en est-il de ceux menés par le Comité Avijl pour un développement harmonieux de son “plateau”, par le GRACQ pour la promotion du vélo, par les Amis des Bois de Buysdelle et de Verrewinkel pour la défense de ces vestiges de la forêt de Soignes, par SOS Kauwberg pour la sauvegarde du remarquable patrimoine concerné, par Oxy 15 Mon quartier Ma vie, pour la défense d’un quartier actif et durable, par le Comité Longchamp Messidor qui reste vigilant pour l’avenir de l’avenue Churchill, par les riverains des sites Kinsendael – Kriekenput pour la sauvegarde de leur milieu de vie, par le Comité Floride Langeveld pour la préservation de leur patrimoine architectural, par les habitants du Groeselenberg pour le respect du plan de développement du site de l’ancienne clinique des 2 Alice, etc…

Mais la publication de ce numéro anniversaire est aussi l’occasion de se replonger dans cette collection qui a commencé en 1991, c’est à dire quand l’ACQU avait déjà 17 ans.

D’où venons-nous ? Quelles lignes de force y découvret-on ? Quelles ont été nos préoccupations récurrentes ? Et surtout, peut-on - modestement – penser que notre action offre une certaine utilité ? Plusieurs constats s’imposent :

• La plupart des sujets traités aujourd’hui le sont depuis le début, que ce soit en matière de mobilité, d’urbanisme, de cohabitation entre les habitants et la nature en ville, d’appels à une politique de sauvetage de nos trois cours d’eaux, de la création de pistes cyclables et de sites propres pour les transports en commun, de la protection du piéton contre l’envahissement de la voiture, du classement de sites naturels ainsi que de notre patrimoine architectural de qualité, etc, etc…

• Ceci pourrait donner l’impression qu’on fait du surplace, que rien ne change, qu’on prêche dans le désert. Mais il n’en est rien : le chemin parcouru est énorme. Il y a 25 ans, certaines de nos suggestions étaient considérées comme farfelues alors qu’aujourd’hui elles paraissent évidentes, et certaines prises de position des politiques surprendraient grandement maintenant si on les re-publiait .

• Il y a aussi – et peut-être surtout – que la participation citoyenne n’est plus une idée fumeuse et irréaliste : elle est acceptée et même parfois mise en oeuvre, timidement il est vrai ; le monde politique en perçoit la nécessité pour diminuer le fossé qui s’est installé entre les électeurs et les élus, et les citoyens se rendent compte qu’ils ont un pouvoir de pression, qu’ils peuvent faire évoluer les comportements.

Disons que le monde politique entend de plus en plus le monde associatif … mais a de la peine à l’écouter, à tenir compte de ses avis. C’est là notre rôle de contradicteurs d’élus qui, lui, ne changera jamais.

Cette Lettre concrétise ainsi de manière pédagogique les différentes facettes de notre engagement. Nous ne pouvons que nous réjouir de l’importance de la dynamique sociale engendrée par les multiples questionnements. Elle est aussi l’occasion de remercier les Comités pour le magnifique travail accompli.

Rappelons, si besoin est, que notre Lettre peut être consultée sur le site de l’A.C.Q.U. : www.acqu.be.

Bernard Jouret et Denys Ryelandt