COMBAT POUR SAUVER DEUX TEMOINS DE NOTRE PATRIMOINE ARCHITECTURAL ET PAYSAGER

Article paru dans la lettre aux habitants n°88 Juin 2016

Dans nos dernières publications nous avons attiré
l’attention sur le danger qu’il y avait de voir deux
beaux ensembles patrimoniaux Ucclois disparaître
sous la pioche d’un même promoteur , Monsieur
Robert Fischer. Il s’agit de la villa LE PUY FLEURY
avenue Churchill 228 (au nom d’Ocean Group SA [1]
ainsi que du MANOIR PIRENNE, avenue de la Floride
125 (au nom de Yo SA).

Pour mener à bien ses deux projets, Monsieur Fischer
s’est associé Monsieur Marc Corbiau, architecte
qui très clairement ne semble pas porter à
l’architecture Belle Epoque une grande dévotion.

Si les goûts et les couleurs sont des matières
éminemment subjectives, les considérations
esthétiques de Monsieur Corbiau, dans le cadre de
ce dossier, ne sont manifestement pas partagées
par bon nombre d’Ucclois. Et en tout cas pas par
les membres des deux comités de quartier (le
Comité Longchamp Messidor et le Comité Floride/
Langeveld) qui se sont massivement mobilisés
lors l’enquête publique et lors de la séance de la
Commission de Concertation du 27 avril dernier
(la salle était comble) pour réclamer la sauvegarde
de ces deux villas et de leur jardin ou parc
respectif. Opinion en grande partie partagée par
les membres de la Commission de Concertation
puisque les deux avis très circonstanciés qu’ils ont
rendus ont été très défavorables pour le demandeur.

Le « Puy Fleury », oeuvre de
l’architecte belge Emile Missu,
constitue une des dernières
propriétés témoignant du « park
system » mis en place le long de
l’avenue Longchamp ( actuelle
avenue Churchill) au moment de
sa création à la Belle-Epoque.

De ces avis ressort nettement le désir de préserver
ces deux remarquables ensembles patrimoniaux.
Cependant, le promoteur semble avoir le bras long
et l’histoire n’est donc peut-être pas terminée.

S’il se comprend qu’un promoteur immobilier peut
être enclin à construire et vendre un maximum,
même en détruisant les témoins du passé, il est
heureux que certains se préoccupent avec énergie
de sauvegarder de beaux immeubles représentatifs
de leur époque, et des espaces verts remarquables.

Le manoir, photo d’époque, probablement vers 1909

Il ne s’agit pas d’un combat de nostalgiques du
passé : il s’agit ici d’une volonté de se défendre
contre une nouvelle « bruxellisation » qui a déjà
fait tant de ravages.

Il y a un désir certain du citoyen de changer sa vision
sur l’urbanisation actuelle et la protection
de la nature au sein de notre ville, un désir d’agir
avant qu’il ne soit trop tard.

La Commission Royale des Monuments
et Sites s’est opposé à la destruction
du manoir situé au 125-127 avenue
de la Floride, non seulement au vu de
la qualité intrinsèque du bâti, édifié
selon les plans de Adolphe Pirenne
en 1909, mais également en raison
des dommages que subiraient les
magnifiques arbres à haute tige ( dont
nombreux arbres remarquables ) de la
propriété

Depuis sa création en 1973, l’ACQU et ses comités
membres ont toujours gardé le cap vers un même
objectif : continuer à se battre pour sauvegarder
un patrimoine construit et vert, cher à tous les
habitants d’Uccle.

Chantal de Brauwere
Comité Floride / Langeveld

[1Le présentateur de télévision français « Arthur » (Jacques
Essebag de son vrai nom), domicilié à Uccle depuis fin 2013,
détient personnellement 75% des parts de la S.A. Ocean
Group, société créée fin 2013 ; sa holding luxembourgeoise
AW Equity détient les 25% restants. (source : Moniteur du
4 juin 2014))