2.4. Une politique d’urbanisme qui ne prend pas la situation hydrologique en compte.

Article paru dans la Lettre aux Habitants n°74, décembre 2012.
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La délivrance des permis de bâtir
ne tient pas toujours compte de
la réalité hydrologique des quar-
tiers. Des permis sont délivrés
dans des situations perturbant le
réseau hydrographique pour peu
que des constructions aient déjà
été autorisées dans des contextes
similaires à celui de la demande
de permis d’urbanisme,
sans doute pour éviter, logiquement,
les recours puisqu’il n’y a
aucune politique qui impose des
mesures de prévention. Cela a
parfois de fâcheuses conséquences,
sans qu’on puisse attribuer
une quelconque faute à qui
que ce soit. La faute sans doute à
l’ignorance

Quelques cas exemplatifs :

  • En 2002, la construction, entre
    l’avenue de la Chênaie et la rue
    Hellevelt, de trois maisons sur le
    lit du Geleytsbeek qui coulait
    encore à ciel ouvert à cet endroit,
    n’a pas tenu compte de la
    géographie des lieux. En effet, à
    cet endroit les jardins sont situés
    plus bas que les terrains du voisinage.
    Tant que ces terrains
    n’étaient pas construits, ceci ne
    prêtait pas à conséquence, les
    ruissellements à la suite de gros
    orages y aboutissaient en empruntant
    l’ancien lit du ruisseau,
    entre les jardins, puis s’évacuaient
    en s’écoulant dans le
    ruisseau.

    En octobre 2004, alors que ces
    maisons étaient à peine construites,
    l’excès de l’eau envahissant
    leurs jardins n’a plus trouvé
    le lit du ruisseau, condamné par
    le bâti. Lors du premier gros
    orage, l’eau est ainsi montée jusqu’à
    près de 2 mètres à l’arrière
    de certaines maisons et, par sa
    force, a défoncé les châssis des
    fenêtres pour trouver une issue.
    Depuis, les habitants concernés
    ont pris des mesures de consolida
    tion de leur façade.

    En août 2011 les eaux ont alors
    cherché leur chemin plus loin, en
    envahissant le jardin des maisons
    voisines qui n’avaient jamais connu
    ce phénomène. Le problème a
    été déplacé… au grand dam des
    voisins. Voici une situation et un
    problème clairement identifiés,
    mais sans pouvoir désigner de
    coupable puisqu’ aucune règlementa
    tion ne pouvait interdire à
    un propriétaire de construire si
    ses voisins avaient reçu une
    autorisation.

    Afin d’éviter de nouveaux événements
    similaires, ne pourrait-on
    chercher une solution pour que
    l’eau retrouve son chemin historique ?

    Au printemps 2012, le Geleytsbeek
    a complètement disparu de
    la vue entre le 283 et le 365 de la
    chaussée de Saint-Job. Il était
    encore visible à hauteur du numéro
    293 en 2005 et du numéro
    295 en 2011. La négation du ruisseau
    l’a emporté ….

  • Suite à la construction d’un
    ensemble de logements à la
    place de l’ancien moulin du
    Papenkasteel et de parkings en
    sous-sol sous le niveau de l’ancien
    lit du ruisseau Geleytsbeek,
    les garages se sont transformés
    en bassins d’orage. En cas
    d’orage, les pluies ruissellent jusqu’à
    l’entrée des bâtiments, là où
    se situait le lit du ruisseau, à une
    époque antérieure, et inondent
    ces nouvelles constructions.
    Quelle est la règlementation qui
    aurait permis d’interdire les
    constructions en sous-sol ?

Des solutions ponctuelles

Elles ont été annoncées par
Olivier Broers, ingénieur à
Hydrobru/Vivaqua, lors de la
conférence donnée le 16 avril
2012 à la maison communale
d’Uccle.

Retenons, entre autres, la pose
d’une canalisation supplémentaire
de 80 cm de diamètre en
dédoublement de l’égout existant
sous le pont SNCB où la rue
Engeland rejoint la rue de Bigarreaux.
Celle-ci devrait éviter que
l’eau ne s’accumule juste avant
le pont, créant des surpressions,
causes de remontées d’eau dans
les maisons voisines.