Le paysage urbain bruxellois : Commentaire concernant la question des différences de gabarits

UNE TRANCHE DE VIE, UNE TRANCHE DE VILLE : LE CAS DE L’AVENUE CHURCHILL.

Bruxelles, c’est connu, n’est pas une ville homogène. Notre ville n’est pas Bruges, n’est pas Amsterdam ou encore moins Paris.
Bruxelles, c’est la ville des antithèses, des contrastes, des compromis. Le paysage urbain y démultiplie joyeusement ses visages au rythme de ses humeurs et de son parcellaire caractéristique. En savoir plus.

Dans son état actuel l’Avenue Churchill constitue un bel exemple de Belgitude. Après la seconde guerre mondiale l’avenue changea de nom en même temps qu’elle se métamorphosa. Si bien qu’aujourd’hui des tranches d’avenue Churchill côtoient des tranches d’avenue Longchamp. Ci-et-là de séduisantes villas bourgeoises, vestiges d’un passé opulent, semblent narguer les imposants paquebots résidentiels construits par la suite.

La présence des imposants murs mitoyens aveugles peut, en première lecture, paraitre assez incongrue. Or, il faut dépasser cette première lecture et considérer l’avenue dans sa globalité. Car quoi ? Faudrait-il, au nom d’une fictive cohérence urbanistique, démolir soit toutes les maisons anciennes soit tous les immeubles modernes de l’avenue ? Non bien entendu, car c’est justement cette succession de temps forts et de temps faibles qui en fait son originalité.

Au lieu d’appréhender négativement les inégalités de gabarits voyons plutôt comment établir un dialogue entre les pignons aveugles et les villas et hôtels de maitre qu’ils enserrent. Au point de vue pratique les possibilités sont multiples : végétalisation des murs, apposition d’une fresque, d’un motif pictural en rapport avec les lieux, le percement d’éventuelles ouvertures ou tout simplement la mise en peinture des pignons. D’autres villes, d’autres communes fourmillent d’exemples qui peuvent servir d’inspiration. Tout dépend évidemment du budget disponible pour ce faire…

Ci-dessus : La Villa « Pelseneer » (avenue Churchill 51), classée comme monument historique.

UN JEU DE PASSE-PASSE
Le caractère hétérogène de l’architecture bruxelloise résulte en partie d’une tendance historique et chronique à privilégier l’initiative individuelle. La Grand Place en est sans doute l’exemple le plus éclatant. Il faut néanmoins être vigilant car si dans certaines conjonctures favorables cette tendance a pu enrichir notre environnement urbain, en d’autres circonstances elle peut rapidement annihiler la plus-value précédemment acquise.
L’ENVERS DU DÉCOR
En tant que tel un mur mitoyen est peu séduisant puisqu’il constitue un « mur d’attente ». Généralement le constructeur n’a pas pris la peine de lui donner un traitement particulier. Ce n’est donc pas tant les contrastes de gabarits entre deux immeubles qui gênent le regard du passant mais davantage la sévérité de cette muralité brute.

Ci-dessus : La Villa du Puy Fleury, 228 et 228a avenue Churchill.

Ci-dessus : Villa au 167 de l’avenue Chruchill.

4 mai 2013