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Chantal DE BRAUWERE
av. Gobert, 38
tel : 0477/29 12 70
chantaldebrauwere@hotmail.com


Le Comité Floride Langeveld

Le Comité Floride Langeveld a été au centre de
l’actualité uccloise le mois d’avril dernier. La
demande de lotissement d’une des grandes propriétés
de ce beau quartier a en effet mobilisé
un grand nombre de ses riverains dont l’action a
finalement abouti au refus du projet.

Nous avons rencontré Chantal de Brauwere, présidente
du comité.

Bonjour, pouvez-vous nous en
dire un peu plus concernant ce
dossier de lotissement ?

Oui, bien entendu. Le projet, copiloté par l’architecte
Marc Corbiau et le présentateur français
Arthur, prévoyait tant la démolition de l’ancien
manoir du domaine - en parfait état - que l’abattage
de 65 arbres dont quelques spécimens parmi
les plus remarquables de la Région bruxelloise.
De plus, les 3 immeubles prévus ne respectaient ni
les règles du PPAS ni les recommandations de la
CRMS. Notre Comité de quartier était présent en
force (une centaine de personnes) pour exprimer
son inquiétude lors de la réunion de la Commission
de concertation le 27 avril.
Le Comité a précisé qu’il ne s’opposait nullement à
la valorisation de la propriété par un projet valable.
Nous avons été entendus par toutes les instances
compétentes et l’avis émis précise ceci :

  • Le manoir doit être conservé tant pour ses
    qualités historiques que pour maintenir l’environnement
    des arbres remarquables ;
  • Le projet porte préjudice aux qualités végétales
    exceptionnelles du site qui comprend 15
    arbres remarquables ;
  • Les dérogations relatives au niveau supplémentaire
    des immeubles B et C ne sont pas
    justifiées.

Les 3 immeubles projetés par
l’architecte Marc Corbiau et le
présentateur français Arthur au
125-127 de l’avenue de la Floride, ne
respectaient pas les règles du PPAS
local, entre autre la zone de protection
d’arbre.

ZONE DE PROTECTION D’ARBRES
« Ces zones sont principalement destinées
à la sauvegarde des plantations et à leur régénération.
La réalisation ou le maintien d’un écran végétal
vise à séparer les espaces et donc à
limiter visuellement les intérieurs d’îlot.
Les plantations participent à l’aménagement paysager du
site.
Ces zones sont à considérer comme non aedificandi,
sauf situation particulière où,
en raison des conditions locales,
la limite de la zone peut être modifiée
moyennant des mesures particulières de publicité. »

Ce dossier est-il emblématique
pour votre comité ?

Pas spécifiquement. Il était normal que l’on s’intéresse
à ce gros dossier dans la mesure où, comme
d’autres comités de quartier, nos thématiques
d’action touchent de loin ou de près à des questions
d’urbanisme, de mobilité, d’environnement et du
bon vivre ensemble. Ces matières se conjuguent
évidemment en fonction des spécificités liées au
périmètre de notre quartier.

Comment ce périmètre a-t-il été défini ?

Le périmètre de notre comité correspond à celui
du PPAS N°51 Floride - Langeveld qui fut élaboré
dans les années 1980. Il s’agit des rues comprises
dans le périmètre suivant : De Fré – Waterloo –
Montjoie – Cavell.
Un des objets de notre association consiste dans
la défense des prescriptions de ce Plan Particulier
d’Affectation du Sol qui vise à préserver les
espaces verts et écrans végétaux des intérieurs
d’îlots, à régler la mixité des fonctions des artères
commerciales ou encore à protéger certains
ensembles remarquables tels que l’avenue Beau
Séjour. En bref, il s’agit d’un garde-fou précieux à
l’encontre de certains appétits spéculatifs parfois
excessifs. Notez que dans les années 1990 un PPAS
N° 51bis a été mis en place spécifiquement autour
de la clinique Ste Elisabeth en vue de redéfinir la
répartition et les implantations des différentes
fonctions du site. Le voisinage de la clinique fut
également une des raisons majeures qui explique
la création de notre association.

La Clinique Ste Elisabeth vous
donne-t-elle du fil à retordre ?

La présence d’une clinique universitaire dans
notre quartier est un atout pour tous les Ucclois
et est sans doute le plus grand employeur à Uccle.
Mais cela implique aussi que toutes les mesures
d’accompagnement soient prises pour que la clinique
s’intègre dans le quartier.
Aujourd’hui, nos préoccupations se concentrent
surtout en matière d’impact sur la mobilité. Nous
sommes en pourparlers avec la clinique également
dans le cadre d’autres nuisances collatérales telle
que le bruit lié à certaines de leurs installations
techniques.

La clinique se situe le long de
l’avenue De Fré : seuls les riverains
de cette artère subissent-ils des
difficultés en matière de mobilité ?

Non, loin de là, car c’est surtout en matière de
stationnement que le bât blesse. Un très grand
report de stationnement, dû essentiellement aux
travailleurs de la clinique, asphyxie depuis de nombreuses années l’ensemble de notre quartier.
Le problème tient du fait que le stationnement
dans nos rues était jusqu’il y a peu non réglementé.
Récemment, trois des rues les plus proches
de la clinique ont été placées en zone bleue (utilisation
du disque) ce qui a occasionné un report
et une concentration du problème dans les rues
restées non réglementées. Toutefois le plan de
stationnement de la Commune prévoit de mettre
prochainement l’ensemble de notre quartier en
zone verte (payante pour les non riverains).

La présence d’une grande clinique universitaire dans le quartier est un atout pour tous les Ucclois. Mais cela implique aussi
que toutes les mesures d’accompagnement soient prises pour que la clinique s’intègre dans le quartier.

Ce plan de stationnement va-t-il
résoudre l’ensemble du problème ?

Ce plan offrira une situation plus confortable
aux riverains, c’est indéniable. Encore faut-il que
les infractions soient contrôlées et verbalisées.
D’autant plus que certaines voitures sont garées
vraiment n’importe où et n’importe comment.
Par contre, ce plan ne fait pas vraiment l’affaire de
la clinique. Il est prévu qu’un travailleur non résident
puisse acquérir une carte de stationnement
annuel mais au prix de 600 euros ! Comparé aux
5 euros demandés à un riverain ça fait évidemment
une sérieuse différence. L’objectif du Plan, louable
en soi, est d’inciter les travailleurs - navetteurs à
plutôt investir dans un abonnement STIB qui coûte
lui-même approximativement 600 euros. Or, si
d’une part on peut comprendre que les travailleurs
de la clinique rechignent à payer une telle somme
en plus du coût auquel leur revient déjà leur voiture
personnelle, d’autre part il faut rappeler que
Ste Elisabeth est vraiment très mal desservie par
les transports en commun : aucune ligne de train,
de métro ou de tram et les lignes de bus sont peu
attractives car non aménagées en « site propre »
(Contrairement à St Luc et au Chirec qui va s’installer
près de Delta, où les employés peuvent
trouver à proximité métro et sans doute RER).
Au final, pour notre quartier, ce plan de stationnement
ne constitue qu’un emplâtre sur une jambe
de bois (parfait pour une clinique !) car fondamentalement
il ne traite pas le problème de base. Ce
qu’il faut, c’est que la clinique adopte un Plan de
Déplacement d’Entreprise ambitieux et en partenariat
avec les différents opérateurs de transports
publics. Parmi les différents axes à développer, il
faudrait que soient organisées des navettes efficaces
entre la clinique, certaines gares et certains
parkings de dissuasions tout en sachant qu’un
pourcentage important du personnel provient du
sud-ouest de la région (Halle).

Périmètre d’action du comité de quartier

Ce ne sont pas des matières
toujours évidentes à traiter.
Vous êtes bien organisés ?

Depuis le décès inattendu de monsieur Zielonka,
le comité a été obligé de se réorganiser. Monsieur
Zielonka était ce type de personnalité forte,
extrêmement compétente qui prenait beaucoup
en charge lui-même, vu ses nombreuses compétences
notamment en matière d’architecture et
d’urbanisme. Depuis son départ, les taches ont
dû être réparties entre nous, le mieux possible en
fonction des aptitudes et des intérêts de chacun.
C’est ainsi qu’aujourd’hui deux personnes sont
chargées de relever les enquêtes publiques, deux
personnes sont chargées de la communication
en matière de mobilité avec la Commune, deux
personnes sont en charge des discussions avec
la clinique Ste Elisabeth, etc. Le comité compte 4
administrateurs, une vingtaine de membres effectifs
dont une douzaine se réunit au minimum une
fois par mois et quelques 150 sympathisants à qui
un bilan des activités est régulièrement envoyé.

Vous disiez que parmi les thématiques
d’action du comité il y avait également
le « bon vivre ensemble ».

Effectivement, notre comité est également à l’origine
d’événements festifs de quartier tels que par
exemple la tenue de la brocante tous les deux ans
ou encore le verre annuel de l’amitié.
Mais notre réalisation la plus marquante à long
terme est probablement la création en 2013 du
Jardin des Deux Cerisiers, un projet écologique
et social d’envergure implanté entre la rue Langeveld
et la chaussée de Waterloo. Il s’agit d’une
véritable réussite dont on se félicite. L’objectif
était triple : renouer les liens de solidarité entre
les habitants du quartier, rendre « vert » une zone
sombre et fréquemment vandalisée, ainsi que
créer un « tampon » de verdure entre la chaussée
de Waterloo et les habitations environnantes. Le
projet a pu voir le jour grâce à un financement de
l’IBGE dans le cadre de l’appel à projet « Quartiers
Verts » et à un soutien financier et technique du
Service Vert de la Commune d’Uccle.
Enfin, toujours dans le même registre mais deux
ans plus tôt, nous avons initié et financé la plantation
d’un liquidambar au centre du rond - point
situé à la croisée de l’avenue de la Floride et de
la rue Langeveld. Tout comme pour le Jardin des
Deux Cerisiers, ce fut une belle coopération avec
la Commune puisque la sélection de l’arbre et sa
plantation ont été effectuées par son Service Vert.

La réalisation la plus marquante du comité est
probablement la création en 2013 du Jardin des
Deux Cerisiers, un projet écologique et social
d’envergure implanté entre la rue Langeveld et
la chaussée de Waterloo

Le « jardin des deux cerisiers ».

Article paru dans La Lettre aux Habitants n°84, juin 2015

Le « Jardin des Deux Cerisiers » est le premier projet écologique d’envergure initié par le Comité de
Quartier Floride Langeveld (CQFL). Il se situe entre la rue Langeveld et la chaussée de Waterloo. La zone
longe le « Bâtiment 2000 » qui abrite notamment la bibliothèque-médiathèque « Le Phare » et une école
de communication.

L’objectif était triple : renouer les liens de solidarité entre les habitants du quartier, rendre "vert" une
zone sombre et fréquemment vandalisée ainsi que créer un « tampon » de verdure entre la chaussée de
Waterloo et les habitations environnantes. Le projet a pu voir le jour en 2013 grâce à un financement de
l’IBGE dans le cadre de l’appel à projet « Quartiers Verts » et un soutien financier et technique du Service
Vert de la Commune d Uccle. Comme il s’agissait d’un premier essai, il a volontairement été focalisé sur
une zone assez étroite.

A l’origine, le site ne présentait grosso modo que deux cerisiers, un sorbier et un houx. Il a donc été
décidé de l’enrichir par un ensemble de plantes variées, vivaces et indigènes comprenant quelques
espèces comestibles. La métamorphose est assez spectaculaire. Aujourd’hui le « Jardin des Deux
Cerisiers » est devenu un lieu ouvert et coloré. Le vandalisme semble même avoir quitté les lieux bien
qu’il perdure à l’avant de la bibliothèque.

La solidarité qui a été créée par le projet est également manifeste. Les « dames du jardin » habitent à
côté de la zone du projet et se le sont approprié comme si c’était le leur. Avec patience et enthousiasme,
elles partagent leur passion avec les passants et les riverains. Cette solidarité se manifeste aussi lors
d’événements périodiques tels que l’apéro ou la brocante du quartier et lors d’animations spécifiques
avec des organisations telles que Natagora. Au départ, l’équipe du jardin a préféré ne pas placer de banc
permanent, craignant le vandalisme. Cependant, maintenant que le jardin semble être respecté, il est
envisagé de placer quelques chaises « à l’essai ».

Bien que des projets éducatifs aient été planifiés en collaboration avec la bibliothèque et le Centre
d’Écologie Urbaine (lecture » dans le jardin,échanges de livres sur la nature, création d’un hôtel à
insectes, d’un nichoir, etc.), l’éducation s’est surtout faite de manière informelle, non seulement en
donnant aux habitants l’occasion de s’essayer au jardinage mais aussi en leur donnant l’occasion de
s’occuper de leur quartier.

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