Uccle eau dessus, eau dessous : la parole au public

Uccle, soirée du 26 mai 2011,

  • Selon certains chaque citoyen a droit à un minimum d’eau potable après quoi la quantité d’eau consommée deviendrai de plus en plus chère. Qu’en pensez-vous ?(Question adressée à Riccardo Petrella),

    Riccardo Petrella :

    L’eau finance l’eau, il s’agit d’une idée marchande à l’opposé du droit public. Publico > origine du mot : « en charge du public »…

    En Belgique en moyenne 120 litres d’eau est consommée par personne. 50 litres d’eau de bonne qualité par personne et par jour c’est pour la vie, 120 litres d’eau par jour c’est pour la dignité collective, pour pouvoir vivre décemment, après 120 litres les prix doivent augmenter plus fortement … mais ce n’est pas parce que vous allez payer que vous pouvez consommer autant que vous voulez.

    Evidemment ces barèmes doivent être fixés en fonction de la situation d’un pays. Néanmoins après 500 litres/pp/par jour vous ne pouvez plus consommer car vous rentrez dans une situation de dommages irréversibles.

    Notons que ce principe de taxation semble beau mais il est mystificateur. En effet à peu près 80% de l’eau facturée au contribuable (indirectement via les impôts) est d’usage non domestique. Le nucléaire ne paye pas, les grosses industries ne payent pas mais toutes cette eau est néanmoins facturée au consommateur.

    Notons également une situation ambiguë : la grosse industrie grande consommatrice d’eau est implantée fortement dans les pays en voie de développement là où la main d’œuvre est la moins chère, or c’est souvent dans ces pays que la crise de l’eau se fait la plus ressentir. Ainsi Nestlé possède des usines dans 46 pays du monde mais essentiellement en Asie , en Amérique Latine, etc…

  • Où peut-on consulter l’atlas des cours d’eau ?

    L’atlas des cours d’eau, constitue une entreprise du 19ième siècle. Il est souvent conservé dans les provinces. L’iBGE à repris les archives provinciales du Brabant.

  • la calibration des tuyaux tient elle compte des futurs projets ? Principe de précaution, moratoire ?

    Kevin De Bondt :

    Pas de crainte à avoir entre infiltration ponctuelle ou dispersée. Car au cours de la descente l’eau va s’infiltrer. La question de la qualité de l’eau est importante aussi. Chaque nouveau lotissement doit prévoir des mesures compensatoires.

    Thomas Gossens :

    Des bassins d’orage seront imposés pour tout nouveau projet de lotissement.

    Kevin De Bondt :

    Le problème des règlements régionaux : fixent les mêmes règles pour tout le monde. Il faudrait trouver un mécanisme juridique pour différencier selon les caractéristiques locales.
    Il existe souvent un décalage entre les gens qui sont inondés et les gens qui se situent en amonts.
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  • Pourquoi ne prévoit-on pas lors de toutes nouvelles installations d’égouts, deux tuyaux afin de séparer les eaux claires des eaux usagées ?

    Kevin De Bondt :

    Deux tuyaux en sous-sol n’est pas nécessairement la bonne solution. Il serait parfois plus efficace de prévoir un réseau séparatif en surface.

    Thomas :

    La commune conseille, dans les quartiers où sont installés de nouveaux égouts de récupérer les puits perdus pour y évacuer les eaux claires.

  • En France on ne peut pas imaginer que l’eau de pluie aille à l’égout. Hydrobru n’est pas réactif à nos appels. En Région Bruxelloise on sépare toutes les compétences.

    Dominique Nalpas :

    Un des objectifs des Etats Généraux de l’eau est de réclamer la fin d’une gestion éclatée, morcelée de l’eau. Et si on travaillait les alternatives plutôt que de mettre en place une grosse machine lourde à gérée et éloignée du citoyen ? Flagey (1ère crise), Aquiris (seconde crise) ont révèle les limites du système du partenariat privé public (PPP) > l’eau doit rester un bien commun, sa gestion doit être participative.

  • Dans notre quartier il existe un projet de construction sur un terrain en pente, que doit-t-on réclamer en matière d’eau ?

    Kevin :

    C’est davantage la stabilité du sol auquel il s’agit d’être attentif : Cette question est récurrente dans le cas de l’urbanisation d’anciennes sablières.

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