Uccle OXY-durable - un quartier durable - Acte IV

Article paru dans la Lettre aux habitants n° 67, mars 2011.

L’asbl « OXY 15 mon quartier, ma vie » est à l’initiative du projet « Uccle Oxy durable ». Elle regroupe les rues Bernaerts, Château d’Eau, Colonel Chaltin, Coq, Delvaux, Fauvette, Paul Hankar, Klipveld, Moutons, Overhem, Poussins, Repos, Robert Scott, ainsi que les avenues Vanderaey et Van Zuylen. Pour tout renseignement complémen- taire : www.oxy15.be et www.oxy-durable.be

La CHARTE DES « QUARTIERS DURABLES »

La charte des « Quartiers Durables » passe en revue les points importants qui doivent mener à un développement har- monieux d’un quartier de ville, d’un quartier de vie, pour permettre aux générations actuelles et futures une meilleure qualité de vie.
Elle prend en compte de nombreux domaines, comme par exemple :

Préserver les ressources naturelles et promouvoir la construction durable - Economiser l’énergie - Rationaliser ses consommations - Diminuer les déchets - Améliorer la qualité de l’air et réduire les nuisances en se déplaçant autrement - Mieux vivre ensemble - Habiter un quartier dense et actif - Valoriser le patrimoine naturel…

Cette charte n’est ni de droite, ni de gauche... Elle permet simplement de sensibiliser les élus et les habitants que nous sommes à se poser les bonnes questions face au devenir des générations futures. Et les habitants ont bien sûr leur place dans le développement urbanistique de leur quartier.

LA MOBILITE, LA POLLUTION,... DANS UN QUARTIER DE VIE !

L’un des aspects majeurs du développement durable dans les villes est, notamment, la MOBILITE DURABLE. Un trafic automobile non maîtrisé conduit à une exaspération de nombreux habitants, touchés de plein fouet, dans leur vie de tous les jours, par un nombre croissant de véhicules automobiles amenant insécurité, pollution, bruit, stress, fatigue, et parfois même désordre social.

La Commune d’Uccle est particulièrement touchée par ces nuisances. D’une part, elle est la porte ouverte vers le ring et les navetteurs des communes avoisinantes. D’autre part, elle accueille probablement, chaque jour, le plus grand nombre d’éco- liers et d’étudiants de toutes les communes bruxelloises : plus de 30.000 élèves…

C’est pourquoi, il nous semblerait normal que la Commune se penche, en priorité, sur la mise en place d’une mobilité durable, élément fondamental du bon développement de la commune et d’une meilleure qualité de la vie de tous les Ucclois. Et pourtant,

UNE INSECURITE CROISSANT

Quelques exemples éloquents :

  • Les abords des écoles toujours aussi dangereux : l’année passée, au croisement Château d’Eau/Moutons, près de l’école Plein Air, au Dieweg : une maman fauchée par un auto-mobiliste trop pressé ;
  • Avant la Noël, à l’école Saint-Joseph, Chaussée de Waterloo au Vivier d’Oie, une enfant sauvée par un papa courageux face à un automobiliste inconscient.
  • Les itinéraires cyclables régionaux (ICR) toujours inexistants : accident mortel chaussée d’Alsemberg : un jeune homme à vélo, tué par un tram à hauteur de la rue des Poussins. Et pourtant, un ICR est prévu depuis plusieurs années, devant relier l’avenue De Fré à la chaussée d’Alsemberg en passant par la rue Rouge, la rue de la Fauvette, le virage de la rue du Château d’Eau et la rue du Coq…
  • La mise en application du Plan Communal de Mobilité Ucclois, voté en 2006, est toujours attendue.
  • Le Conseil Consultatif Ucclois de la Mobilité, est toujours aussi pauvre dans ses actions puisqu’il n’est plus jamais consulté depuis sa mise en place... Rappelons que l’association ACQU asbl est à l’origine de sa création.

DES HABITANTS MECONTENTS

Certains quartiers se mobilisent face à un trafic automobile croissant :
Le 31 janvier, et pour la énième fois, les habitants du quartier « Kamerdelle-Statuaires » se sont réunis, avec la Commune, pour envisager des solutions visant à réduire sensiblement une circulation invasive.
Bientôt, ce sera le tour des habitants du quartier « Reine Fabiola » de donner leur avis sur les propositions de la Commune. Le quartier « Floride » se plaint également ; et d’autres encore…

Notre quartier OXY DURABLE, gravement éprouvé par une circulation automobile oppressante, ne cesse d’être confronté à des décisions contraires au principe de précaution, alors qu’il requiert un environnement social : écoles, paroisse, activités sociales...
Ce quartier devrait-il se cantonner à être une voie de délestage aux axes régionaux ?

UN ENGAGEMENT DE LA COMMUNE ?

Compte tenu de ce qui précède, les responsables de la Commune ne devraient-ils pas s’engager à remédier à cette dichotomie entre, d’une part, le quartier durable « OXY Durable », pour la concrétisation duquel ils se sont engagés, et, d’autre part, la résolution des problèmes relatifs aux axes de transit, empêchant le quartier de devenir un véritable quartier durable ?

Les réponses données par la Commune semblent toujours dictées par une priorité donnée à la voiture, aux parkings, à la « fluidité » du trafic automobile, au détriment de la qualité de vie du quartier et, partant, de ses résidents.

Le report de responsabilité et de compétence entre les niveaux d’instances publiques nuit à la confiance des habitants, qui se sont engagés dans ce processus citoyen pour sauvegarder l’avenir des générations futures. La Commune et la Région sont résolument incitées à prendre davantage de décisions courageuses pour mettre en place le cadre nécessaire et indispensable qui favorisera l’avènement d’un véritable quartier durable en partenariat étroit avec ceux qui l’habitent.

UN APPEL POUR NOTRE QUARTIER

Nous ne pouvons que mettre l’accent sur la nécessité de diminuer l’insécurité et la pollution automobile, qui entraînent, au fil des années, une modification d’un milieu de vie, et met en danger son équilibre naturel, ainsi que la santé de ses habitants.

Les fumées et particules fines des voitures, empruntant chaque jour les petites rues de notre quartier, provoquent une grave pollution de l’air, touchant plus particulièrement les enfants et les personnes âgées : d’où asthme, cancer et autres maladies pulmonaires ... Les multiples arrêts et redémarrages devant les écoles, les rues pentues, augmentent considérablement l’insécurité et la pollution, en affectant les plus fragiles. Le nombre et la vitesse des voitures, l’agressivité des conducteurs, aggravent l’insécu- rité ressentie par les habitants.

Seul, le principe de précaution permettra une prise de conscience générale de la population contre ces nuisances invisibles. Et seules, les actions courageuses des élus de la Commune pourront faire en sorte que notre quartier retrouve sa vocation véritable : celle d’un quartier à caractère social avec ses écoles, sa paroisse, sa salle paroissiale, ses unités scoutes, ses crèches…

Pour le comité pilote,
PATRICIA GHYOROS – XAVIER RETAILLEAU

mars 2011