Sauvons l’école de la Pomme

Des parents sous le choc

Quelle ne fut pas la surprise des parents de l’école du « Wolvenberg », dite « La Pomme » située au 77 rue du Château d’Eau, à Uccle, lorsque, le 28 janvier de cette année, ils reçurent une lettre signée par le Pouvoir Organisateur et la Direction annonçant « que la situation financière de l’implantation de La Pomme ne permettra pas de poursuivre les activités de garderie et de service de repas à partir du 1er septembre 2022 ».

L’origine annoncée de cette décision est le manque criant d’élèves, une petite trentaine et cela seulement en maternelle, les classes de primaire ayant été fermées précédemment. A court ou moyen terme, cela laisse présager la fermeture pure et simple de l’école.

Un véritable coup de tonnerre au sein de cette petite école de quartier, tant appréciée, du fait de sa localisation et sa pédagogie, par les enfants et parents. Et, comme le disait un Ucclois : « Il faut dire qu’une école qui va mal et qui risque de fermer est une affaire qui n’est pas anodine. On peut même dire que c’est interpellant et triste. Tout le monde est perdant : les instituteurs, les parents et surtout les enfants. Ici, c’est la vie de tout un quartier qui est impactée ».

L’histoire de cette école :
Rappelons que c’est en 1955, que la première classe de maternelle a été créée. Les cours se donnent alors dans une pièce de la cure !
En 1956, pose de la 1ère pierre de la nouvelle école. Ce sont les parents de l’époque qui ont creusé les fondations. Ils enfilaient leurs salopettes pour aller sur le chantier après le travail ! A ce moment, on parlait de l’école de Wolvenberg même si déjà se profilait l’idée de l’appeler plus tard d’un nom qui fait référence au terrain qui est un verger plein de pommiers cédé par un voisin.
Début 1957, emménagement dans les nouveaux bâtiments presque terminés. L’école s’organise et se développe petit à petit et en 1958 on y trouve des classes de maternelle et la 1ère et 2ème primaire. Cette organisation perdura jusqu’en 2015.

Entre-temps, de nouveaux locaux de classes sont construits et les bâtiments de l’école sont reliés à la nouvelle salle paroissiale qui deviendra la salle de gym et de psychomotricité.
En 2012, d’importantes rénovations ont été mises en œuvre : mise en conformité de l’installation électrique, isolation, nouveaux châssis et rafraîchissement des peintures.

Janvier 2022 - Des parents en colère
A l’annonce de la fermeture probable de l’école, il y avait de la colère chez ces papas et mamans qui venaient régulièrement mener leur jeune enfant à l’école.
Rappelons aussi que cette école est rattachée à l’école Notre-Dame, à Saint-Job. Il s’agit donc d’une école, Notre-Dame-Wolvenberg, constituée de 2 implantations, Notre-Dame, à Saint-Job, et Wolvenberg (dite « La Pomme »), rue du Château d’Eau. C’est le P.O. qui est le responsable de la gestion et l’asbl Association des Oeuvres Paroissiales du Doyenné de Bruxelles-Sud qui est propriétaire des bâtiments par le biais d’un bail emphytéotique (location de longue durée).
Pendant de nombreuses années, on y accueillait des élèves de la maternelle à la 2ème primaire qui continuaient ensuite leur scolarité à Notre-Dame ou ailleurs.
C’est en effet seulement en novembre 2015, que le P.O. a fait installer des conteneurs-classes avec l’idée d’assurer la mise en place progressive des 3ème, 4ème, 5ème et 6ème primaire. Initiative louable qui permettait à l’école d’atteindre jusqu’à 140 élèves. Mais très vite la situation s’est dégradée pour en arriver à la situation actuelle.
Quelles sont les raisons de ce déclin très rapide ?
On peut citer :
 La concurrence sévère entre écoles des différents réseaux.
 La baisse de natalité en région bruxelloise, en particulier dans le Sud, qui porte déjà ses premiers effets dans le maternel, aussi bien dans le réseau catholique que dans le réseau communal.
 Une erreur de stratégie quant à la mise en place de nouvelles classes de primaire ? Y avait-il vraiment assez de place pour autant de locaux ?
 Un certain désintérêt ou manque d’attention de la part du P.O. et de la Direction pour son implantation de « La Pomme » ?

Février 2022 - Les parents qui réagissent :
Le 4 février, les parents invitaient les médias dans les locaux de l’école et la chaîne de télévision BX1 annonçait la nouvelle sur les ondes.
Parallèlement, ils lançaient une pétition sur « face book » et récoltaient en quelques jours près de 1.400 signatures : preuve de l’importance de cette école.
Le 8 février, le P.O. et la Directrice de l’école les recevaient afin de donner des explications à cette fermeture rapide et surtout trouver des solutions pour la continuité de l’école.
Ils apprenaient que l’école avait des difficultés financières et que la diminution importante du nombre d’élèves avait été la cause de cette prise de décision.
Le 24 février, lors d’une seconde réunion PO/Parents, de nombreuses idées furent mises sur la table, et un moratoire de deux ans fut demandé pour assurer la continuité de l’école.
Une démarche pour une école maternelle et primaire bilingue a également été menée auprès de la « Vlaamse Gemeenschapcommissie ». En attente de réponse.
Une continuité de la pédagogique active, devrait rester en vigueur, avec pour objectif de faire grandir les enfants afin qu’ils soient capables de devenir des citoyens responsables et autonomes ; libres de choisir qui ils sont.

Et puis, les enfants d’abord :
A l’heure où nous mettons à l’impression, les parents ne baissent pas les bras. Les 1.400 signatures obtenues donnent espoir pour une continuité de l’école, sous quelque forme que ce soit.

Leur intention est de frapper à toutes les portes.
Un bail emphytéotique protège les bâtiments. Il permettrait de conserver cette infrastructure dans l’intérêt de l’enfant. « Les enfants d’abord ». Tel est le mot d’ordre des parents.
Nous espérons que l’appel des parents sera entendu !

Xavier RETAILLEAU