PRÉSENTATION DU COMITÉ OPHEM & C°

Nous continuons le tour de nos comités membres.
OPHEM & C° est particulièrement actif ! C’est normal
car il y a là de nombreux projets urbanistiques.
Mais heureusement que Yvette LAHAUT veille au
grain et que le comité compte parmi ses membres
Pierre GOBLET, administrateur à l’ACQU. Faisons
connaissance :

Yvette, vous êtes la fondatrice et toujours l’animatrice
du Comité OPHEM & C°, pourriez-vous nous
dire quel est son périmètre pour que tous les Ucclois
le situent bien ?

Vous trouverez la carte ci-après. Elle montre que
nous couvrons une zone à gauche et à droite de
l’extrémité de la rue de Stalle, quand elle croise la
rue de l’Etoile.

Ceci étant clarifié, il serait intéressant de savoir
quand et pourquoi ce Comité est né ?

Ce comité de quartier a vu le jour le 5 décembre
1999 à la suite d’une fermeture de la rue de Stalle
qui a eu pour résultat de dévier toute la circulation
automobile dans les rues adjacentes. La fermeture
n’a été que temporaire mais notre comité est
devenu permanent ! Et non sans raison car les
conducteurs pressés avaient pris l’habitude d’emprunter
nos paisibles rues. Nos rues ne sont pas
prévues à cet effet, elles n’ont pas pour vocation
de subir un tel charroi ; parcourues de sources
d’eau, on ne compte plus les affaissements du sol,
les ruptures de canalisations, les bris de vitres, les
fissures dans les murs, les trous dans le revêtement,
etc…

Notre quartier est voué principalement à l’habitat,
mais comme il est traversé par la rue de Stalle,
voie d’entrée et de sortie pour le sud de Bruxelles,
il subit une intense circulation de voitures et de
camions, avec les nuisances qu’on imagine aisément
 : bruit – pollution atmosphérique – danger
dû à la vitesse non appropriée …

A l’origine, l’objectif quasi exclusif du Comité
était d’assurer une plus grande sécurité et un
environnement agréable dans notre quartier.

Nous avons donc demandé à la Commune de
prendre des mesures et elle en a pris : interdiction
de circulation pour les camions de plus de 5,5 T.,
réaménagement du bas de la rue Egide van Ophem
et sa mise en sens unique avec places de parking
des deux côtés, réaménagement du croisement
de la rue de l’Etoile et de la rue des Myosotis afin
de dissuader l’entrée de gros camions dans notre
quartier, placement de bollards et de plateaux
surélevés, amélioration de l’éclairage public, etc…
Nous avons été satisfaits car cet aménagement a
bien amélioré notre qualité de vie.

Yvette Lahaut (ph. Léon Craps)

Donc tout allait pour le mieux ?

Oui et non.
Oui, car il est vrai que cette action a fait que les
habitants se sont mutuellement découverts. Dès
le début, nous avons organisé une brocante annuelle
dans un quartier qui n’avait jamais connu
cela ; en septembre 2016 nous en sommes à la
17ème édition !

Non, car notre quartier est soudain devenu la
proie de promoteurs immobiliers voraces qui ont
découvert qu’il existait encore – oh horreur ! –
des espaces verts, des zones qui aspirent à être
bétonnées. Je ne conteste pas que, puisque nous
sommes en ville – et aujourd’hui plus que hier –
une certaine densification est inéluctable. Mais
la difficulté est de trouver un équilibre entre ce
désir de sauvegarder des coins de verdure et cette
nécessité de loger de nouveaux habitants ; un peu
de nature en ville n’est pas un luxe pour riches ;
c’est nécessaire à l’harmonie de tous.

Depuis une quinzaine d’années, nous luttons,
nous ne nous avouons pas vaincus, afin de sauvegarder
quelques coins de verdure et nous attirons
systématiquement l’attention sur le danger
d’imperméabilisation du sol s’il est trop bétonné.
Hélas - faut-il le préciser ? – les promoteurs sont
le plus souvent gagnants.

Sans entrer dans le détail, quelques dossiers
emblématiques ?

Puisqu’on vient de parler du risque d’inondation,
on devrait mentionner toutes les constructions qui
risquent d’accroître la quantité d’eau dans ce qui
est un fond de vallée, mais épinglons seulement
l’aménagement de la plaine du Bourdon où passe
le Geleytsbeek. Nous avons participé à l’examen
du Plan Régional Nature de la Région et du Plan
Eau, et nous avons demandé et obtenu un schéma
directeur pour ce site ; nous avons aussi collaboré
avec l’AED pour le réaménagement de la rue de
Stalle sous laquelle coule l’Ukkelbeek. Il faut savoir
que les inondations sont fréquentes et on se
souviendra encore longtemps de celle d’août 2011.
L’appétit des promoteurs s’est également aiguisé
à Calevoet dans « Les Hauts-Prés » où un terrain
voué à la mixité s’est transformé en un lieu de
logements coûteux qui verra bientôt arriver le
centre néerlandophone Candelaershuys , des bureaux
et un Bioplanet. Adieu à la plaine de jeux et
à son chalet que nous aurions aimé y conserver !...

Autres dossiers : la démolition suivie de la reconstruction
des locaux du Royal Uccle – Sports
 ;
le parking y pose toujours problème … ; la saga
Marconi pour désigner le lieu où la STIB veut
construire un dépôt de trams, de nouveau sur
des terres marécageuses ; actuellement nous
travaillons au dossier en cours d’instruction pour
agrandir – démesurément – le parking situé au
bout de la rue de Stalle.


Que de problèmes, Yvette ; tout ceci vous rendrait-il
pessimiste ?

Oh non, sinon autant ne plus rien faire ! Et d’ailleurs
nous avons des endroits merveilleux : nous
avons la chance de compter dans nos environs la
réserve du Keyembempt, le moulin du Nekkersgat
y attenant et rénové par la Commune, la très belle
chapelle de Stalle, et encore quelques bâtiments
anciens auxquels nous sommes attentifs.

Et l’ACQU dans tout cela ? Nous n’en avons pas encore
parlé !

C’est vrai, mais l’ACQU est tellement présente que
j’oublie de la mentionner. Notre Comité en est
devenu membre dès 2001
. La raison en est que
devant le nombre et la complexité des dossiers,
notre Comité a estimé que nous serions plus
forts et mieux entendus au sein de la fédération
uccloise des comités de quartier, et que nous
pourrions bénéficier de son aide.
J’ai mentionné plus haut l’aménagement de
la zone qui entoure le Bourdon : nous avons à
l’époque collaboré avec l’ACQU et avec IEB (Inter-
Environnement Bruxelles), travail qui a abouti à la
brochure « Calevoet, un quartier sous pression ». A
l’époque, la zone de Calevoet et du Bourdon n’avait
pas encore de Comité spécifique.

En guise de conclusion, pourriez-vous nous dire
quelques mots concernant votre structure actuelle
et quels sont aujourd’hui vos objectifs ?

Bien évidemment, nous avons perdu quelques
collaborateurs des premières années, mais nous
avons la chance de pouvoir compter sur le soutien
éclairé de Pierre Goblet, par ailleurs administrateur
à l’ACQU, sur Philippe Delaunoy, notre nouveau
trésorier, sur Philippe d’Hoogue, informaticien,
et depuis le début nous avons trois abeilles
besogneuses et efficaces : Patricia Gandibleux
– Vandenborne, Stéphane Killens et Patrick Smits.
Mais il va de soi que nous sommes ouverts à toute
nouvelle collaboration qui se proposerait.

J’ai oublié de le signaler, mais avec quelques personnes
des environs (Jacques, Thérèse, Françoise,
Noël, André, Paul, …) nous avons publié pendant
quelque temps une feuille de chou qui s’appelait
« L’envol du Bourdon » pour conscientiser les habitants
du quartier aux risques des constructions
annoncées et prévisibles dans ce « bas d’Uccle ».
Quant à définir nos objectifs, je pense pouvoir dire
qu’ils ont dépassé ceux qui existaient à l’origine.
Plus exactement je dirais que nos objectifs actuels
dépassent la sécurité et l’environnement
du début. Ce quartier reste soumis à de multiples
pressions : celle du charroi amené par la circulation
dans la rue de Stalle et celle de l’installation
de nouvelles grandes surfaces (Aldi et Lidl). Mais
nous essayons aussi de réduire au maximum
la minéralisation des sols, vecteur de futures
inondations. Nous nous efforçons également de
préserver les témoins de notre passé champêtre.

18 janvier 2017