PLAINTE CONTRE LA REGION BRUXELLOISE :

LA SANTE AVANT TOUT

La COP 21 (Conférence de Paris en décembre
2015), ainsi que la COP 22 (conférence à Marrakech
en novembre 2016) montrent à quel point les
problèmes liés au réchauffement climatique sont
plus que jamais à l’ordre du jour.
Les pollutions « carbone » sont visées en priorité.
Mais, si elles engendrent une déréglementation
climatique importante, elles sont également
responsables de nombreuses maladies, comme
le souligne le Professeur Dominique Belpomme
dans son dernier livre : « Comment naissent les
maladies.. . » Il y met en évidence, études scientifiques
à l’appui, les liens qui existent entre les
pollutions de toutes sortes et les maladies telles
le cancer, le diabète de type 2, l’obésité, les maladies
cardio-vasculaires mais aussi l’autisme et la
maladie d’Alzheimer.

Les citoyens sont de plus en plus agressés, le
plus souvent, d’ailleurs, sans le savoir, par toutes
ces pollutions chimiques qui changent notre
environnement.

Certains s’en inquiètent et réagissent : à Bruxelles ,
en septembre 2016, on a pu lire dans les médias
que cinq Bruxellois avaient porté plainte contre la
Région bruxelloise qui n’a pas suffisamment agi
pour réduire la pollution au dioxyde d’azote émise
par les moteurs diesel et toxique pour l’appareil
respiratoire.
Ils demandent à la justice d’obliger la région « à
établir un plan contre la pollution de l’air conforme
aux règles européennes », avec des mesures détaillées,
un calendrier et une analyse d’impacts
car ils se disent inquiets pour leur santé et celle
des générations à venir, les maladies pulmonaires
augmentant.
Tous les pays sont concernés par ce fléau « pollution
chimique ». Et des plaintes similaires ont
été notamment déposées par des associations en
Flandre, mais également aux Pays-Bas et en
France.

Dans un autre ordre d’idées, à La Haye, a eu lieu les
15 et 16 octobre 2016, un « faux-procès », contre la
firme Monsanto devant un tribunal international,
accusée de « violations des droits humains, crimes
contre l’humanité et écocide (voir Le Monde du 14 octobre
2016).
Tout au long de ces dix dernières années, nous
avons, nous aussi, attiré l’attention sur les dégâts
provoqués par cette pollution à multiples visages
qui tue à petit feu (pollution de l’air, de l’eau, le
bruit, les ondes…) et change les paramètres de la
vie sur terre..

Alors quoi faire ? Le citoyen
peut-il, à lui tout seul, régler ces
dérives environnementales ?

Non bien sûr. Il y a fort à parier que sans l’intervention
des politiques nationales et internationales,
sans la mise en place de contraintes de la part des
élus, les étapes pour y parvenir seraient longues.
A propos de la plainte déposée par les Bruxellois,
Madame Frémault, lors de son intervention sur
une chaîne de télévision, a mis en avant le plan
régional 2020-2030 « Air-Climat-Energie ». Nous
devrons donc attendre…
Par ailleurs, le plan régional bruxellois sera-t-il
suffisant pour permettre une amélioration sensible
de la qualité de l’air à Bruxelles ? Les compétences
administratives ressortissent parfois du
Fédéral ou des communes.
Par exemple, questionné il y a quelques semaines
par un Bruxellois sur le survol de Bruxelles,
M. Bellot, Ministre Fédéral de la Mobilité a donné
cette réponse :

« Depuis près de 15 ans, tous les Ministres de la
Mobilité qui se sont succédés ont tous tenté d’y
apporter une réponse, mais ce fut sans succès.
En aviation, plus que dans tout autre domaine, il y
a de nombreuses et longues étapes à respecter,
à valider dans un contexte réglementaire à la fois
précis, complexe, élaboré par diverses autorités
régionales, fédérales, internationales.
Si l’on veut, dans ce dossier en particulier, obtenir
une solution équitable et durable, il est essentiel
qu’en plus des aspects purement techniques et
opérationnels, les aspects juridiques, environnementaux,
politiques, institutionnels et économiques soient aussi considérés. C’est la condition
sine qua non pour réussir. ».

Dans le domaine du trafic automobile, la plupart
des infrastructures publiques, en ville, sont faites
en fonction de la voiture, vecteur de pollution.
Les rues sont devenues des parkings et des autoroutes,
sans véritablement se soucier de la vie
de l’habitant. Sont souvent oubliées les personnes
à mobilité réduite, les piétons et les personnes
roulant à vélo qui doivent subir la pollution « carbone
 » d’une circulation intensive.
N’y a-t-il pas urgence à créer des rues cyclables
(telles que définies par le code la route), afin de
permettre une mobilité douce dans des rues
moins polluées ?

En conclusion :

Combien de temps et d’argent faudra-t-il à ceux
qui nous gouvernent pour rendre, notamment
dans certains quartiers densément peuplés, un
espace public, un lieu de vie, où la santé l’emporte
sur la pollution, où le respect de l’être humain
l’emporte sur la machine ?
La volonté de changement de comportement de
la part des citoyens doit être accompagnée par
un regard nouveau des fonctionnaires et élus en
matière d’aménagement de l’espace public. Cela
contribue aussi à une diminution des pollutions et
à une meilleure qualité de vie.
Et comme on l’a vu en introduction, certains citoyens,
dont le professeur Belpomme d’ailleurs,
avancent l’idée de considérer « le crime contre la
santé » comme « crime contre l’humanité ». C’est
peut-être le début d’une vraie prise de conscience
de chacun d’entre nous…

Xavier Retailleau

Administrateur

18 janvier 2017