Les caractéristiques géologiques d’Uccle : quelles avantages pour une bonne gestion de l’eau ?

Compte-rendu de la présentation de monsieur Kevin DE BONDT (Géologue – VUB)tenue le 26 mai 2011 à Uccle :

Notre sous-sol se présente en couches géologiques ayant chacune des propriétés et des âges très différents. A ce niveau, Uccle s’inscrit dans une même logique que tout l’est de BXL : c’est à dire un sous-sol caractéristiques du versant droit de la Senne.

Dans le cadre des réflexions lié à l’eau, la propriété géologique qui nous intéresse est la perméabilité des sols. A ce titre il faut distinguer essentiellement deux couches qui se superposent de manière presque horizontale. Le sable bruxellien, couche perméable (sorte d’éponge) et ensuite la couche yprésienne (glaise imperméable). Le temps de transit, de percolation à travers cette « éponge » peut aller jusqu’à cent ans. On notera la grande différence avec les flux de ruissèlement extérieurs où l’eau se retrouve en fond de vallée parfois seulement en quelques secondes.

Cette couche sablonneuse constitue donc un bassin d’orage naturel. L’eau y est infiltrée et stockée. Cette fonction et cette situation sont très favorables. Notons par ailleurs que plus il y a de la végétation, au plus la rétention et l’infiltration sont
facilitées. Actuellement Uccle se situe donc dans une situation encore favorable.

Quel est l’impact de l’Urbanisation ?

De l’urbanisation du territoire résulte une augmentation du ruissèlement et diminution de l’évapotranspiration puisque il subsiste moins d’arbres et de végétation dense. Par ailleurs le parcours de l’eau devient caché et demande donc, en cas de nécessité, une investigation plus importante.

Il existe trois situations :

  • En haut de vallée : l’urbanisation circonscrit la capacité d’infiltration des terrains.
  • En milieu de vallée : naturellement déjà peu d’infiltration, l’urbanisation y a donc tendance à augmenter fortement les flux de ruissèlement.
  • En fond de vallée : pas assez de pente que pour évacuer l’eau : l’urbanisation en fond de vallée a peu d’impacts sur le processus d’infiltration. Par contre les immeubles qui y sont construits sont exposés à des risques d’inondation plus importants.

Quels mesures compensatoires peut on mettre en place ?

  • En cas de crues, laisser déborder l’eau à des endroits choisis.
  • Le bassin d’orage n’est pas la seule solution. Un bassin d’infiltration extérieur peut par exemple être associé à d’autres usages tel que terrain de jeu (par temps sec).
  • Donner plus d’importance à la notion de réseaux.
  • Infiltrer en amont afin de faire profiter l’aval. Mieux vaut gérer là où l’eau tombe.

Conclusion :

Uccle dispose d’une situation encore favorable car l’urbanisation y est encore relativement faible. A Anderlecht par exemple la commune est très densifiée et le sous-sol est constitué essentiellement de limons ce qui permet plus difficilement d’engager des mesures efficaces.

Les hauteurs d’Uccle par contre constituent des bassins d’orage naturels qui permettent une recharge efficace de la nappe aquifère. Par ailleurs la commune à la chance d’avoir la maitrise, quasi à elle seule, de l’entièreté de trois bassin versant.

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