Le survol de Bruxelles : Une priorité économique ou un dossier « santé et sécurité » ?

Article paru dans la Lettre aux habitants n°86, décembre 2015

UNE ACTION CITOYENNE CONSTRUCTIVE :

Le 13 octobre 2015, près de 500 personnes
s’étaient réunis à Auderghem dans le cadre de la
présentation d’un plan durable pour Bruxelles,
présenté par le Mouvement « Pas Question ! »,
mouvement qui demande la diminution du trafic
aérien à Zaventem et le non - survol de Bruxelles.
Une étude très instructive qui a mis en lumière les
difficultés liées à ce dossier.

DES RETOMBÉES IMPORTANTES

Quelques jours après la présentation du dossier,
et au delà des divergences politiques, les dix-neuf
bourgmestres de la Région de Bruxelles ont exigé
entre autres, par une motion relative au survol de
Bruxelles, et à l’unanimité, que le Gouvernement
Fédéral mette en oeuvre les principes essentiels
de non-survol des zones densément peuplées et
de la fin des vols de nuit, entre 22 h00 et 07h00.

En ce sens, la position des bourgmestres est
conforme aux revendications du Mouvement
« Pas Question !
 », qui exige la suppression des
routes « Canal » et « Delta », la modification de la
route « Ring », l’usage à court terme de la piste
19 pour réduire le survol de l’Est de la Région de
Bruxelles Capitale et à plus long terme le recul dela piste 25L pour éviter complètement l’Est de la
Région de bruxelloise.

La Commune d’Uccle a, quant à elle, en sa séance
du 22 octobre 2015, voté à l’unanimité une motion
relative au survol de Bruxelles, en demandant
notamment au Gouvernement Fédéral de considérer
l’Aéroport de Bruxelles-National comme un
« aéroport urbain », ayant essentiellement des
activités diurnes.

UN IMPACT SUR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ

Mais, à ce stade de l’action juridique, il est bon
de rappeler que le trafic aérien est quand même
générateur de maladies importantes liées au
bruit, à la pollution et à l’insécurité : asthme chez
les enfants, cancer, dépression sont des maladies
en augmentation aux alentours des aéroports.
De nombreux polluants dus au trafic aérien
sont répertoriés :
le kérosène, l’oxyde d’azote,
(NOx=NO2+NO), le monoxyde de carbone (CO), les
hydrocarbures imbrûlés (HC), les composés organiques
volatiles (COV) dont le benzène, les suies,
les particules fines (PM), le dioxyde de soufre
(SO2), le dioxyde de carbone (CO2), l’Ozone (O3).
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que des usines
de type « Seveso » sont situées proche de la « route
du Canal », (à Anderlecht notamment).

Aussi, est-il probablement temps de prendre en
compte l’aspect social relatif à la santé et à la
sécurité de plus d’un million d’habitants vivant à
Bruxelles.

DES CONSÉQUENCES SUR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Quant à l’impact des nuisances sur le réchauffement
climatique, les émissions de gaz à effet de
serre dues au trafic aérien international sont en
augmentation dans l’Union Européenne, du fait de
l’augmentation du trafic aérien avec des avions
toujours aussi polluants.

On peut, en effet estimer aujourd’hui que l’impact
réel de l’aviation sur le réchauffement climatique
global est de l’ordre de 4 à 8 %. Cela est d’autant
plus inquiétant que le trafic aérien croît beaucoup
plus vite que les autres activités humaines participant
à l’effet de serre. Les acteurs du transport
aérien poursuivent une course effrénée à la croissance.
Un taux annuel de 5 % au niveau mondial
d’ici à 2030 est couramment mentionné.

A Zaventem, le nombre de passagers a doublé en
20 ans et continue à progresser : près de vingt
deux millions de passagers en 2014 et 231.000
vols. Zaventem pourrait bientôt accueillir les gros
porteurs A380. Des travaux d’aménagement sont
en cours pour accueillir les compagnies low cost.
En ces temps de réflexions autour de la conférence
de Paris sur le réchauffement climatique,
(COP 21), il est urgent de répondre également
au défi imposé par les bouleversements climatiques.

EN CONCLUSION :

Chacun des Ministres fédéral et régional, dans les
domaines aussi variés que la mobilité, la santé, la
sécurité notamment, est solidairement responsable
à l’égard de la population.
Alors, espérons que nos élus belges prendront les
bonnes décisions dans ce dossier afin de donner
une meilleure qualité de vie aux générations
actuelles et futures.

Xavier Retailleau
Administrateur

1er décembre 2015