L’essentiel du plateau Avijl préservé

Droit de réponse de l’Echevin COOLS

Article paru dans la Lettre aux habitants n° 60, juin 2009.

Nos lecteurs prendront connaissance avec intérêt de la réaction de notre échevin de l’urbanisme à la lecture de notre précédent numéro.

Les auteurs de l’article incriminé ont tenu à rectifier certains points de fait.

En outre, il se fait qu’une semaine avant de recevoir ce droit de réponse, l’association « Bruxelles Nature » a diffusé un communiqué de presse signalant qu’elle demande le classement du plateau Avijl, en nous priant de le publier.

Rappelons enfin que le Livre Blanc, édité en avril 2006 par l’Association Protection et Avenir d’Avijl, ne refusait pas des logements, mais proposait de ne les construire que sur le pourtour du plateau dans des zones sans intérêt environnemental, afin de préserver le site. C’est l’attitude adoptée depuis le début par l’ACQU. A chacun de se faire son opinion.

Le numéro de mars 2009 de la « Lettre aux habitants » a été largement consacré à la révision du PPAS 28bis Plateau Avijl. C’est bien normal vu l’importance du dossier.

La présentation par l’Association Protection et Avenir d’Avijl du projet de nouveau PPAS adopté par le Conseil Communal le 5 mars 2009 relève de la caricature.

Je ne peux admettre que Monsieur COPINSCHI affirme que ne pas assainir la décharge sur le plateau serait « irresponsable sur le plan sanitaire ». Qu’on arrête de faire peur aux gens. L’étude scientifique menée dans le cadre du Rapport d’Incidence Environnemental a montré exactement l’inverse ! Elle a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire comprenant plusieurs ingénieurs, chimistes, biologistes et chercheurs issus de nos différentes universités. L’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement a souligné le sérieux de cette étude et son côté exemplaire en région bruxelloise.

Autre contrevérité : l’atteinte qui serait faite au Chemin Avijl. Il est faux de prétendre que « chaque habitant pourrait créer son propre accès en rabattant le talus sans aucune contrainte ». Cela est explicitement exclu par le PPAS approuvé définitivement par le Conseil Communal (suite à une des remarques qui ont été faites pendant l’enquête publique).

En ce qui concerne la rue Jean Benaets, le stationnement anarchique actuel conduit effectivement à une impossibilité de se croiser à certains moments dans cette rue. C’est pourquoi une extension est prévue du parking existant chaussée de Saint-Job. Celle-ci sera réalisée le plus rapidement possible et bien avant toute construction éventuelle sur le plateau dont l’accès se ferait par la rue Benaets. Le PPAS prévoit d’autre part la possibilité de construire deux niveaux de parking souterrains en-dessous des futurs immeubles accessibles par cette rue. Ceci pour répondre aux besoins des futurs habitants mais aussi des habitants actuels.

Le projet entraîne-t-il une destruction importante de potagers ? Oui et non. Globalement le plateau conservera autant de surfaces de potagers qu’aujourd’hui. Ceux-ci devront toutefois parfois être relocalisés. Conformément aux recommandations du Rapport d’Incidence Environnemental, les premières constructions de la commune se feront du côté de la Vieille rue du Moulin. Ce n’est donc que certains potagers situés de ce côté du plateau qui sont menacés à court ou moyen terme. Tous les cultivateurs qui perdront une parcelle de potager pourront en retrouver une autre.

J’ai habité longtemps le quartier de Saint-Job et j’aime celui-ci et le plateau Avijl en particulier. C’est pour éviter une urbanisation sur base du PPAS en vigueur que j’ai soutenu la mise en révision de ce PPAS. La nouvelle version protège juridiquement 77% du plateau en espace vert. A titre de comparaison le Plan Régional d’Affectation des Sols met 100% du plateau en terrain à bâtir ! Je défends d’autre part l’élaboration d’un plan de gestion du plateau. Elaborer ce plan est un engagement qui a été pris par le Conseil Communal et qui sera respecté. Cette élaboration débutera cette année-ci et sera achevée avant tout projet de construction (cela n’avait aucun sens de travailler sur le plan de gestion tant que le nouveau PPAS n’était pas adopté). Elle se fera en étroite collaboration avec les riverains, les cultivateurs, …

J’ai toujours été un homme d’écoute et de dialogue. Je ne vous cache pas être échaudé et profondément déçu par mes contacts avec le Comité Association et Protection d’Avijl. J’ai le sentiment d’avoir été trompé. Je privilégierai à l’avenir dans ce dossier les contacts directs avec les citoyens. Le Comité précité a été, contrairement à ce qu’il affirme, étroitement associé à l’élaboration du plan. A plusieurs reprises, des modifications importantes ont été apportées aux différents avant-projets suite à ses remarques. Il avait informellement marqué son accord sur le projet de PPAS adapté provisoirement par le Conseil Communal le 4 septembre 2008. Il savait qu’ensuite, seules des modifications mineures pouvaient encore être adoptées lors de l’adoption définitive. A défaut de recommencer une procédure prenant environ deux années après les cinq années déjà consacrées à la révision de ce PPAS.

Il suffit de comparer sur le site www.uccle.be le plan provisoire adopté par le Conseil Communal le 28 juin 2007 et le plan définitif adopté par le Conseil Communal le 5 mars 2009 pour voir les modifications importantes qui ont été apportées (suppression de la voi- rie intérieure, ..).

Qu’on arrête de faire croire qu’on résoudra les problèmes de logement dans notre commune uniquement en luttant contre les logements vides (ce qu’il faut faire). Il y a environ une cinquantaine de logements vides à Uccle !

J’aimerais enfin attirer votre attention que l’élaboration d’un PPAS ne signifie pas que les constructions sortiront immédiatement de terre. Un PPAS ce sont des règles urbanistiques qui définissent comment les construc- tions peuvent être réalisées (dans ce cas-ci selon les préceptes d’un éco-village).

L’urbanisation du pourtour du plateau sera bien évidemment étalée dans le temps sur une période probablement fort longue. Une attention toute particulière sera réservée à la qualité architecturale des futures constructions.

Marc COOLS
Echevin des Travaux,
de l’Urbanisme,
de l’Environnement et
de la Mobilité

juin 2009