FOCUS SUR QUARTIER : Le comité Fond’Roy

Article paru dans la Lettre aux habitants n°87, mars 2016

Outre ses articles d’actualité, publiés généralement
à l’initiative soit du conseil d’administration
soit de membres, la Lettre aux Habitants
consacre régulièrement ses dernières pages
à un tour d’horizon des comités membres de
l’ACQU. Les projecteurs se sont tournés cette
fois-ci vers un grand comité dont la zone d’action
s’étale grosso-modo entre la forêt de Soignes,
la commune de Rhode St Genèse et le bois de
Verrewinkel [1] : le comité Fond’Roy.

Son président, Bernard Viérin et sa
secrétaire générale Kathleen Staquet,
ont bien voulu répondre à nos questions.

Madame Staquet, Monsieur Viérin bonjour, votre comité
existe depuis tout aussi longtemps que l’ACQU
à savoir à peu près 40 ans. Pur hasard ?

Non pas du tout. Comme l’ACQU, notre comité est
né de ce grand mouvement de contestation qui a
vu le jour dans les années ’70 à l’encontre des projets
autoroutiers qui menaçaient à l’époque une
grande portion du territoire d’Uccle. Le comité
fut fondé dans ce contexte de crise à l’initiative de
Jean-Pierre de Launoit qui en est resté le président
jusqu’à il y a 5 ans. Notez que notre comité
est également un des fondateurs, en 1973, d’Inter-
Environnement Bruxelles, qui fédère l’ensemble
des comités de quartier de toute la Région.

Suite à l’abandon des projets autoroutiers, le
comité, constitué en asbl depuis les années 1980,
s’est ensuite battu pour obtenir des garanties de
protection du quartier sur le long terme. Il en est
résulté l’élaboration par le pouvoir communal d’un
vaste Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS
48, devenu le 48bis). C’est le plus grand PPAS sur
le territoire d’Uccle. Aujourd’hui notre quartier
compte près de 2000 familles.

Depuis le départ de Jean-Pierre de Launoit il y a cinq
ans, les choses ont-elles changé ?

Globalement nous restons fidèles aux objectifs
qu’il a poursuivis avec ce souci d’être un relais
utile entre les habitants et les autorités communales.
Particulièrement nous veillons à ce que soit
respectées scrupuleusement les prescriptions du
PPAS 48bis.

Il va sans dire que nous n’oublions
pas pour autant de rester attentif à ce qui se passe
dans les zones périphériques au PPAS. Notez
qu’au point de vue organisationnel, le comité s’est
tout de même un peu restructuré. Notre CA est
actuellement composé de 8 administrateurs et
deux observateurs qui, outre leur participation aux
réunions du Conseil (4 à 5 fois par an), animent,
en fonction de leurs qualifications et leurs centres
d’intérêts, cinq « cellules de compétences » : cellule
urbanisme - mobilité – sécurité - égouttage -
propreté. C’est donc au sein de ces cellules, sortes
de groupes de travail, que sont d’abord traitées les
affaires courantes.

De la même sorte, nous avons adapté la manière
de tenir notre assemblée de quartier. Cette
assemblée se tient tous les 18 mois et rassemble
généralement plus de 200 habitants. Auparavant,
celle-ci se présentait essentiellement comme une
séance de questions-réponses entre les habitants
et les autorités communales. Dorénavant, nous
commençons par faire le point sur le travail effectué
au cours de l’année, cellule après cellule, en
n’hésitant pas de mentionner nos attentes voire
nos mécontentements si nécessaire. Par ailleurs,
un rapport d’activité intermédiaire est adressé aux
riverains entre deux assemblées.

Des matières telles que la propreté ou l’égouttage
méritent-elles à elles seules le travail d’une cellule
spécifique ?

L’égouttage est pour nous une matière importante
puisque toutes les artères au sud de notre quartier
sont en train d’être reliées au futur collecteur principal
du bassin du Verrewinkelbeek. Ces travaux,
réalisés en vue de se conformer aux obligations
européennes, ne vont pas sans occasionner de
nombreuses préoccupations pour les riverains.
Notez que fin 2015, le Comité a invité Vivaqua à
organiser une réunion publique de présentation
des travaux présents et futurs et à répondre aux
nombreuses questions des habitants ; la réunion
s’est tenue à l’école des Eglantiers devant plus de
150 habitants.

Quant à la propreté, la cellule concernée est loin
d’être restée inactive. Il y a 3 ans, conjointement
avec la Commune, elle a initié un toutes-boites
de sensibilisation qui semble avoir eu de l’effet
puisque la situation s’est nettement améliorée
depuis lors. Notez que ce système de toutesboites
a également été mis en oeuvre par la cellule
« sécurité » pour aider les riverains à se prémunir
contre les vols par effractions au moment des
vacances.

Mais donc l’urbanisme et la mobilité demeurent tout
de même les deux matières les plus sensibles ?

C’est exact. Ceci dit, l’intérêt des riverains pour
l’urbanisme fluctue d’une rue à l’autre en fonction
des demandes de permis en cours. Ainsi par
exemple, le comité a-t-il récemment manifesté
ses revendications dans le cadre de deux projets
le long de la chaussée de Waterloo. Le nombre
des dérogations sollicité (emprise excessive en
intérieur d’ilot, hauteur des immeubles, etc) était
démesuré et donc inacceptable Pour un de ces
dossiers, notre comité s’est d’ailleurs porté partie
intervenante volontaire à l’appui du recours au
Conseil d’Etat d’un riverain,. Nous avons également
réagi à l’encontre d’un gros projet de 64 logements
et 94 parkings le long de l’avenue Dolez ou
encore d’un projet de démolition-reconstruction
avenue des Aubépines. Dans certains cas, il arrive
que notre cellule urbanisme plaide pour la préservation
de certains immeubles/ villas, lorsque
ceux-ci présentent un caractère particulièrement
remarquable, et qu’ils contribuent à l’ensemble
urbanistique et au charme du quartier ».

La mobilité quant à elle, demeure invariablement
la préoccupation première de nos concitoyens.
Afin de répercuter au mieux les demandes des
riverains auprès des autorités communales, nous
avons, il y a trois ans, effectué un appel général
sous forme d’une lettre très ouverte adressée
aux 2000 familles que compte notre quartier. Sur
l’ensemble de préoccupations, 36% des réponses
concernaient des questions de mobilité.

Les
deux principaux soucis que nous connaissons en
matière de mobilité sont liés à l’enclavement du
quartier et au trafic de transit. Les deux étant
étroitement liés puisque d’une part nous voudrions
pouvoir conserver un accès aisé à notre quartier
tout en en maitrisant le trafic de transit induit par
les navetteurs, qui devraient rester cantonnés aux
grands axes.ou opter pour des modes de déplacement
alternatifs. Les difficultés sont vécues
principalement aux heures de pointe lorsque le
trafic de transit, en cherchant à échapper aux
encombrements des axes principaux (Waterloo,
Dolez), vient inonder les voiries résidentielles de
notre quartier (axe Fond’Roy-Ham). Un mesurage
récent à la pointe du matin a révélé que le trafic
sur l’avenue de Foestraets était supérieur à celui
circulant sur l’axe principal de la chaussée de
Waterloo !

A noter également, notre intervention dans le
dossier de la STIB/Rue du Ham pour lequel nous
avons défendu avec succès le maintien des 2 sens
de circulation, des mesures de protection du tram
devant être prévues par la réduction du transit
plus en amont..

La solution serait-elle de mettre votre quartier en
circulation locale ?

Nous considérons que mettre des avenues en
circulation locale n’est pas une solution. Réserver
l’accès des avenues secondaires aux seules
personnes qui y résident équivaut à bloquer la
mobilité de toute une zone. Il y a quelques années,
la mise en circulation locale de la drève du
Caporal et de l’avenue des Ronces, a par exemple
renforcé l’enclavement de notre quartier. Depuis
lors, l’accès à la drève de Lorraine, et de là vers
le centre et le nord, nous est devenu beaucoup
plus compliqué. Nous avons demandé à ce que
soit abandonnée cette restriction de circulation.
Par contre, nous sommes tout à fait favorable aux
mesures de réduction des vitesses (zones 30 avec
aménagements physiques)

Voyez-vous une autre solution qui permettrait de
freiner le trafic de transit sans risquer l’enclavement ?

Notre Comité estime qu’une régulation du trafic
aux entrées de la Région serait bénéfique. Le
trafic admissible sur les axes de pénétration (cf.
l’avenue Dolez) doit être ajusté au niveau de ce
que les parties les plus urbaines de ces axes (cf.
le goulet de la chaussée de St Job) peuvent supacqu
Lettre aux habitants 87 /// mars 2016 19
porter. Ainsi par exemple, nous suggérons que le
tronçon de la chaussée de Waterloo situé entre la
drève de St Hubert et l’avenue du Prince d’Orange
(IRSA), soit limité à seulement une bande de
circulation en direction de la ville. La deuxième
bande pourrait être convertie en « site propre »
pour les bus. De cette manière on découragerait
le trop plein d’automobilistes à entrer en Région
Bruxelloise tout en les encourageant à opérer un
transfert modal vers les transports en commun.

Eventuellement autre chose à ajouter, à communiquer
à nos lecteurs ?

Il est bon de savoir que notre comité est également
soucieux concernant les questions environnementales.
C’est dans ce sens notamment
que nous supportons des associations telles que
SOS Kauwberg pour l’excellent travail qu’elles
réalisent notamment à travers leurs publications
régulières.

Enfin, il est important que les habitants sachent
que notre comité se veut être le relais permanent
entre les habitants du quartier et les autorités compétentes.
Il ne faut donc pas qu’ils hésitent à nous
contacter. Nous sommes joignables de préférence
via notre boîte mail : comite@fondroy.org mais
aussi auprès de Kathleen Staquet notre Secrétaire
Générale au 0477 35 86 86.

8 avril 2016